Résumé de la 2e partie n Après avoir, tout seul, accompli le travail de plusieurs jours et de plusieurs personnes sur la terre de son père, le jeune géant se rendit compte qu'il n' y avait pas assez à manger, pour lui, dans la maison de celui-ci et décida de partir. Alors il dit à son père : «Procurez-moi seulement une barre de fer assez forte pour que je ne la brise pas sur mon genou, et je m'en irai courir le monde.» Le paysan était ravi. Il attela ses deux chevaux à sa charrette et rapporta de chez le forgeron une barre de fer si grande et si épaisse, que c'était tout ce que les chevaux pouvaient porter. Le jeune homme la prit, et ratch ! il la brisa sur son genou comme un fétu et jeta les morceaux de côté. Le père attela quatre chevaux, et rapporta une autre barre de fer qu'ils avaient peine à traîner. Mais son fils la brisa encore sur son genou en disant : «Celle-ci ne vaut rien encore ; allez m'en chercher une plus forte.» Enfin, le père mit huit chevaux, et en rapporta une que l'attelage transportait à peine. Quand le fils l'eut prise dans sa main, il en cassa un petit bout à l'extrémité et dit à son père : «Je vois bien que vous ne pouvez pas me procurer une barre de fer comme il m'en faut. Je m'en vais de chez vous.» Pour courir le monde, il se fit compagnon forgeron. Il arriva dans un village où il y avait un forgeron avare, ne donnant jamais rien à personne et voulant toujours tout garder pour lui tout seul. Il se présenta dans sa forge et lui demanda de l'ouvrage. Le maître était ravi de voir un homme si vigoureux, comptant qu'il donnerait un bon coup de marteau et gagnerait bien son argent. «Combien veux-tu de gages ? lui demanda-t-il. — Rien, répondit le garçon ; seulement, à chaque quinzaine, quand on payera les autres, je veux te donner deux coups de poing que tu seras obligé de recevoir.» L'avare était enchanté du marché, qui épargnait son argent. Le lendemain, ce fut au compagnon étranger à donner le premier coup de marteau : quand le maître eut apporté la barre de fer rouge, il frappa un tel coup que le fer s'écrasa et s'éparpilla ; et l'enclume en fut enfoncée en terre si profondément, qu'on ne put jamais la retirer. Le maître, en colère, lui dit : «Tu ne peux pas faire mon affaire, tu frappes trop fort. Que veux-tu que je te paye pour l'unique coup de marteau que tu as donné ? — Je ne veux que te donner un petit coup, pas davantage.» Et, il lui donna un coup de pied qui le fit sauter par-dessus quatre voitures de foin. Puis, il chercha la plus grosse barre de fer qu'il put trouver dans la forge, et la prenant à sa main comme un bâton, il continua sa route. (à suivre...)