Résumé de la 13e partie n On a douté de l'humanité de certains enfants sauvages, comme la fameuse Marie-Angélique dans laquelle on a voulu voir la représentante d'une race disparue. Celui qu'on a appelé «le garçon de Kronstadt» a été capturé, à la fin du 18e siècle, en Valachie, région de Roumanie, connue pour ses épaisses forêts... et ses vampires. Mais contrairement aux vampires, ce garçon ne fait pas partie des mythes mais a bel et bien existé. Boris Porchnev et Bernard Heuvelmans le citent dans leur ouvrage, L'homme de Néandertal est toujours vivant comme exemple d'homme primitif, appartenant à l'espèce dite du Néandertal et que l'on croyait disparue, remplacée par l'espèce actuelle, l'homo Sapiens. D'après les portraits qui ont été faits de lui, il avait le corps recouvert de poils, le front fuyant, les orbites enfoncées, le cou noueux, comme s'il était gonflé, les membres assez développés, les muscles saillants... Selon les deux auteurs cités, il ne s'agissait pas seulement de caractères néandertaliens, mais encore d'un néandertalien d'un type très archaïque. Si ce portrait est conforme à la réalité, on se demande comment un tel homme ait pu servir alors que son espèce s'est éteinte depuis des milliers d'années. On a supposé que le garçon de Kronstadt appartenant à un groupe d'hominidés que l'isolement dans les forêts et les montagnes a réussi à sauvegarder. Cependant aucun autre membre de ce groupe n'a été retrouvé, en Valachie. Autre trait du garçon de Kronstadt : il ne s'est jamais adapté à la vie des hommes. Selon Boris Porchnev et Bernard Heuvelmans, il souffrait d'autisme : «Il n'exprimait jamais le moindre sentiment. Quand on éclatait de rire ou simulait la colère, il ne semblait pas saisir ce qui se passait... Il regardait avec stupéfaction tout ce qu'on lui montrait, mais il détournait bientôt le regard, avec la même absence de concentration, sur d'autres objets. Quand on lui présentait un miroir, il regardait celui-ci, mais restait tout à fait indifférent de n'y point trouver son image.» L'autisme de ce garçon aurait été provoqué par un isolement prolongé : on a supposé, dans la foulée, que tous les membres de son groupe ont été autistes. Hypothèse difficile à envisager pour un groupe humanoïde ! Toujours à la fin du 18e siècle, un autre homme sauvage, appelé Jean de Liège, de la région de Belgique où il a été trouvé, présente des caractères de Néandertalien, notamment un corps velu, mais comme il a réussi à parler, on ne l'a pas classé, comme le garçon de Kronstadt, dans la catégorie des Néandertaliens. Jean de Liège a quand même le corps massif, des traits archaïques, comme les orbites enfoncées, mais il a réussi à s'adapter peu à peu à la vie des hommes, en acceptant de porter des vêtements, de vivre en compagnie des hommes. On a beaucoup parlé de la façon de parler de Jean : il s'exprimait mal, hachant les mots, avalant des consonnes. Mais selon les témoignages, s'il parlait mal, ce n'était pas à cause d'une déficience mentale mais plutôt d'une anomalie de son larynx. Comme on ne précise pas de quel type d'anomalie il s'agit, on reste perplexe : en quoi le larynx de cet homme était-il différent du nôtre ? Malheureusement aucune étude n'a été faite, ce qui laisse planer le doute sur les origines de Jean de Liège. (à suivre...)