Désillusion n Le projet de résolution qui sera présenté lundi devant le Conseil de sécurité réduit fortement les prétentions marocaines. Simultanément à la présentation formelle devant le Conseil de sécurité du rapport du secrétaire général de l'organisation onusienne sur le Sahara occidental, plusieurs voix se sont élevées contre les tentatives de la France, des Etats-Unis et de l'Espagne de promouvoir le plan d'autonomie marocain. Le représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations-unies n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour fustiger l'attitude de ces trois puissances qui tentent de peser de tout leur poids pour ignorer la principale recommandation de Ban Ki Moon, à savoir la recherche d'une solution politique basée sur l'autodétermination du peuple sahraoui. Pour M. Youcef Yousfi, il y a un «acharnement des Etats-Unis, de la France et de l'Espagne à vouloir violer la légalité internationale en ignorant tout simplement le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui qui est un des principaux piliers des Nations-unies». Concernant les consultations en cours sur le projet de résolution sur le Sahara occidental rédigé par le groupe des amis de la question du Sahara occidental, formé par les Etats-Unis, la France, l'Espagne, la Grande-Bretagne et la Russie, le diplomate algérien a révélé que les trois pays précités «essaient également de promouvoir le projet marocain d'autonomie du Sahara occidental mais ils se sont heurtés à une résistance très forte de la part du Royaume Uni et de la Russie». Selon M. Yousfi, le nouveau texte, qui doit être présenté devant le Conseil de sécurité au plus tard lundi (date de l'expiration du mandat de la Minurso), «réduit considérablement la prétention marocaine de vouloir faire endosser par le Conseil de sécurité son plan d'autonomie», faisant remarquer, toutefois qu'un accord n'a pas encore été trouvé sur la version définitive de la résolution. De son côté, M'hamed Khedad, membre de la direction du Front Polisario et coordinateur avec la Minurso, a fustigé la volonté des mêmes Etats «d'ignorer totalement le rapport du secrétaire général de l'ONU, qui reste très cohérent en ce qui concerne la recherche d'une solution politique au conflit». Le Maroc et ses alliés, ajoute-t-il, usent de «manœuvres dilatoires pour imposer une perception et une orientation qui violent totalement les dispositions de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité quant au droit du peuple sahraoui à disposer de son avenir». Toujours dans le registre du soutien à la cause du peuple sahraoui, le chercheur américain Jacob Mundy a exhorté l 'administration américaine à ne pas confondre entre soutien aux «réformes» entreprises par le Maroc et soutien à l'annexion du Sahara occidental. Dans une longue étude intitulée «Sahara occidental: contre l'autonomie», l'illustre chercheur estime que les Etats-Unis «devraient se rendre compte que l'annexion du Sahara occidental ne peut être considérée comme un fait accompli ayant fondé les prétentions marocaines qui ont conduit à la proposition relative à l'autonomie».