Le vote de la nouvelle résolution sur la Sahara occidental devrait intervenir au plus tard demain. En dépit d'un acharnement des Etats-Unis, de la France et de l'Espagne à vouloir violer la légalité internationale, c'est le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination qui devrait être réitéré. Les trois pays (France, Espagne et USA) « essaient de promouvoir le projet marocain d'autonomie du Sahara occidental » mais ils se sont heurtés « à une résistance très forte de la part du Royaume-Uni et de la Russie », a indiqué vendredi l'ambassadeur, représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies, Youcef Yousfi. Abondant dans le même sens, de New York, M'hamed Khedad, membre de la direction du Front Polisario et coordinateur avec la Minurso a confié, pour sa part, qu'« il y a une volonté flagrante de la part de la France, des Etats-Unis et de l'Espagne d'ignorer totalement le rapport du secrétaire général de l'ONU, qui reste cohérent en ce qui concerne la recherche d'une solution politique au conflit puisqu'il appelle le Maroc et le Front Polisario à la négociation directe sans conditions préalables pour une solution mutuellement acceptable basée sur le principe de l'autodétermination ». M. Khedad a regretté « les manœuvres dilatoires du Maroc et de ses alliés au sein du groupe, tentant d'imposer une perception et une orientation qui violent totalement les dispositions de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité quant au droit du peuple sahraoui à disposer de son avenir ». Depuis près d'une semaine, ces trois pays, en charge au sein du groupe, qui inclut également le Royaume-Uni et la Russie de la rédaction du projet de résolution sur le Sahara occidental, « ont fait preuve d'un parti pris flagrant », en totale contradiction avec l'esprit et la philosophie jusque-là adoptés par le Conseil. Le projet de résolution rédigé par le groupe a été soumis vendredi dernier aux experts représentant les quinze membres du conseil qui ont apporté de profondes modifications au texte initial. Des pays comme l'Afrique du Sud le Royaume- Uni, la Russie, le Pérou, le Panama et d'autres veulent que le texte soit encore plus équilibré ayant pour finalité celle d'amener les parties en conflit à négocier sur la base des propositions du secrétaire général de l'ONU. La dernière mouture, élaborée vendredi matin, sous la pression d'une majorité de délégations, rétablit un certain équilibre en prenant en compte et en reconnaissant comme principe fondateur toute solution du conflit de droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Le texte reprend dans ses grandes lignes l'une des principales recommandations du secrétaire général en appelant les deux parties en conflit à des négociations directes sans conditions préalables qui puissent aboutir à une solution politique mutuellement acceptable qui assure l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. « Ce nouveau texte réduit considérablement la prétention marocaine de vouloir faire endosser par le Conseil de sécurité son plan d'autonomie », souligne encore le diplomate algérien qui fait remarquer qu'un accord n'a pas encore été trouvé quant à la version définitive du texte de résolution à présenter au Conseil de sécurité pour adoption, au plus tard demain. Le Conseil de sécurité doit boucler ses travaux demain, jour où expire le précédent mandat de la Minurso (le 30 avril). Il devrait se prononcer sur la décision à prendre concernant le mandat futur de la Minurso qui devrait être prorogé pour six autres mois (jusqu'à fin octobre 2007) et aussi adopter la présente résolution. L'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Peter Van Walsum, a estimé que « la voie la plus courte pour le règlement de la question du Sahara occidental est l'adoption par le Conseil de sécurité d'une décision qui prévoit clairement que le règlement de cette question passe par le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination ». M. Van Walsum a fait part, en outre, de son vœu de voir « le Conseil de sécurité adopter une décision conformément à l'esprit de l'appel du secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-Moon à des négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario pour aboutir à une solution politique acceptable réaffirmant le droit des Sahraouis à l'autodétermination ». Demint écrit à Bush Le sénateur DeMint, président du comité républicain d'organisation au Sénat américain de l'Etat de la Caroline du Nord, a adressé hier une lettre au président Bush pour lui faire part de la « profonde inquiétude » au sujet du conflit du Sahara occidental. Pour ce sénateur, le droit international continue d'être ignoré. M. DeMint regrette le projet d'autonomie marocain estimant que celui-ci constitue une « flagrante » violation du droit international et « un déni » du droit d'autodétermination du peuple sahraoui. Le sénateur invite l'administration Bush à encourager « une solution juste et permanente qui apporterait la paix et la stabilité dans cette partie du monde ».