Exposé n Les statistiques nationales de la Cnas fournissent une lecture déterminante sur les conditions de travail et révèlent la nécessité d'inscrire la prévention des risques professionnels dans le plan d'action de toute entreprise. La Cnas estime qu'en l'espace de cinq années le nombre des accidents du travail a connu une augmentation de 20 %. La caisse a ainsi dépensé, en 2006, une enveloppe de 10,7 milliards de dinars pour la prise en charge de ces accidents et maladies professionnelles déclarées. Dans le chiffre global des décès des accidents de travail, enregistrés durant la même année, le secteur du bâtiment et travaux publics a déploré 273 décès, soit un taux de 35,9 % du nombre global des décès enregistrés. Il faut préciser que les accidents touchent essentiellement les ouvriers et les manœuvres à raison de 70 %. En outre, un accidenté sur quatre a moins d'une année d'ancienneté à son poste de travail. Le manque de l'apprentissage et de la qualification serait, selon les spécialistes de la prévention, à l'origine de la majorité de ces accidents. D'autre part, 941 cas de maladies professionnelles déclarées ont été recensées au cours de l'année 2006 alors que 85 types de maladies liées à l'environnement professionnel ont été enregistrés. Quant aux secteurs d'activités concernés par ces maladies professionnelles, il y a lieu de citer le secteur «interprofessionnel» regroupant l'ensemble des services, notamment les hôpitaux et les administrations ayant enregistré 299 cas déclarés. Parmi les cas de maladies dans le secteur interprofessionnel enregistrés et déclarés dans les hôpitaux, figurent les hépatites et les maladies pulmonaires. Dans le secteur de la métallurgie, il a été enregistré 196 cas de maladies professionnelles déclarées et 60 autres de maladies professionnelles dans le secteur de bâtiment et travaux publics. Les affections provoquées par les bruits demeurent, apprend-on aussi auprès de la Cnas, la principale maladie professionnelle déclarée, au cours de ces cinq dernières années, soit 40 % de l'ensemble des déclarations de maladies professionnelles. Il y'a lieu de signaler que le nombre annuel des accidents de travail et des maladies professionnelles déclarés est encore loin de refléter la situation effective sur le terrain, les chiffres réels étant plus importants que ceux déclarés, selon M. Taleb. L'analphabétisme et le manque d'information des travailleurs sont, dans la plupart des cas, l'une des raisons de la méconnaissance de leurs droits et des risques, d'autant que les consignes de sécurité des machines et produits sont, souvent, libellées dans les langues du pays exportateur. Sans compter l'insuffisance, voire l'absence dans beaucoup d'entreprises des services de santé et d'un suivi médical adapté, en liaison étroite avec les services en charge de la prévention des risques professionnels.