Cela se confirme, le placement des travailleurs est ouvert au privé. Des agences seront incessamment opérationnelles. Patrons et postulants devront le «C'est la fin du monopole de l'Etat dans le domaine du placement des travailleurs» déclare Saïd Annan, directeur général de l'emploi au sein du ministère de l'Emploi et de la Sécurité sociale. «Ce n'est pas la fin de l'Agence nationale de l'emploi (ANEM), qui est tenue de renforcer son maillage à travers les 48 wilayas du pays, mais un moyen complémentaire pour ne rater aucune possibilité d'emploi», insiste-t-il. «En 2007, les Algériens peuvent obtenir des agréments pour faire des activités de placement – comme il est stipulé dans l'article 9 de la loi 04-19 du 25 décembre 2004 – dès que le décret est promulgué, il sera mis à la disposition de tous les directeurs de l'emploi au niveau des wilayas». Le directeur de l'emploi explique cette décision par l'adoption par l'Algérie des conventions de l'Organisation internationale du travail en 2005 (OIT). Cette dernière dont le siège régional du Maghreb se trouve en Algérie a adopté en 1999 la possibilité de permettre à un secteur privé agréé par le secteur public de faire des placements (convention n°181 sur les agences d'emploi privées). En attendant la promulgation du décret exécutif pour la mise en application de la décision prévue dans la loi 04-19 sur le placement en Algérie retardée (pour un an) pour la mise à niveau de l'Anem afin «d'éviter la concurrence déloyale», le recrutement direct reste plus important que via les agences. «Les entreprises continuent de recruter directement. Mais dès l'avènement du texte de loi, les employeurs seront contraints à faire leurs offres d'embauche au niveau des agences de recrutement», atteste M. Annan. Cette obligation permettra une plus grande transparence et un retour d'informations garantissant plus de données sur le chômage donc la possibilité d'ajustement de la politique de l'emploi. Quant aux tarifs qui seront pratiqués, le directeur de l'emploi fait savoir que la loi sur la concurrence ne permet pas de fixer les prix des prestations. «Le placement a un coût (La main-d'œuvre, les frais fixes et variés). Le secteur privé doit chercher son chiffre d'affaires auprès des entreprises», soutient-il, puisque la loi 04-19 a prévu dans son article 6 que «le placement des demandeurs est gratuit». Les agences de placement sont des bureaux d'intermédiation entre les citoyens demandeurs d'emploi et les offres d'entreprises qui sont inscrits sur la base d'une nomenclature des métiers. La politique nationale de l'emploi étalée sur trois ans (2006-2008) avec une enveloppe financière de 7 milliards de dinars et la réalisation de 75 nouvelles agences de l'Anem à travers le territoire connaît un retard dénoncé par le ministre du Travail et de la Sécurité sociale lors de la réunion d'évaluation tenue le 23 avril dernier. Quand la loi est dévoyée l Interrogé par un journaliste sur les annonces qui paraissent quotidiennement dans les journaux nationaux et qui font état d'entreprises spécialisées dans le recrutement, M. Annan explique que «des bureaux d'études spécialisés en ressources humaines ont contourné ou dévoyé un code du registre du commerce confus et abrogé pour exercer du placement illégalement. Cette situation n'est pas tolérée». En ajoutant : «Il y a des organismes de régulations comme l'inspection du travail et le ministère du Commerce qui sont habilités à sanctionner ce genre de pratique déloyale». Il est vrai que parmi les annonces éditées chaque jour dans les pages de la presse nationale, on trouve des petites réclames incitant les personnes à la recherche d'un emploi à contacter des entreprises spécialisées dans l'embauche en envoyant un CV et une lettre de motivation ou par simple coup de fil. Le 3e Sirrha aura lieu du 17 au 18 juin l Le 3e Salon international du recrutement et des ressources humaines (Sirrha) se tiendra du 17 au 18 juin 2007 à la Safex d'Alger. «Ce salon a pour but de sensibiliser les commerçants et artisans sur l'importance qu'ils peuvent jouer dans la résorption du chômage. C'est un espace d'échange entre les entreprises et les professionnels de l'emploi», explique Mohamed El Ouahdoudi, directeur général de la Sirrha. Dans sa 2e édition, la Sirrha a vu la participation de 25 sociétés exposantes, des milliers d'offres d'emploi et plus de 4 500 visiteurs en deux jours. Cette année, l'organisateur compte rassembler une cinquantaine d'entreprises dont une quinzaine ont d'ores et déjà confirmé leur présence. Parmi les exposants, on citera Schneider, OTA (partenaire officiel de la manifestation), Watania, la Dgsn…. La Sirrha est une société créée, il y a deux ans à Rouiba et compte un réseau de partenaires important en Algérie et à l'étranger. Durant le 2e salon organisé en 2006, plus de 4 500 CV ont été retenus et étudiés par la société.