Exigence n Le professionnalisme, l'expérience et la disponibilité des moyens humains et matériels sont autant de conditions nécessaires pour l'obtention d'agréments. Les conditions d'octroi d'agréments aux agences privées d'emploi sont désormais plus rigoureuses et strictes et ce, conformément au décret exécutif adopté mercredi dernier par le Conseil du gouvernement. «L'activité est tellement sensible qu'il fallait normaliser et prévoir dans le décret lui-même un dispositif d'octroi et de retrait d'agrément. Seuls les privés capables, compétents et professionnels et qui peuvent contribuer à réguler notre marché de l'emploi seront agréés par notre département», a affirmé ce matin Saïd Annan, directeur de l'emploi et de l'insertion au ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Le cahier des charges des opérateurs privés exige certaines conditions telles que le professionnalisme du promoteur et l'expérience dans ce domaine. Il doit également disposer des moyens humains et matériels nécessaires pour recevoir le public concerné et assurer la gestion rationnelle des dossiers. «Une commission interministérielle sera également mise en place pour émettre un avis consultatif concernant l'agrément des agences privées, qui sera exclusivement délivrée par le ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale», a-t-il ajouté. Les postulants aux emplois proposés ne sont pas tenus de payer en contrepartie des prestations, que ce soient celles des agences de recrutement ou celles de l'Agence nationale de l'emploi (Anem). Les prestations de service sont facturées à l'employeur qui requiert les services de l'agence privée, a indiqué l'invité de la radio, qui a tenu à rappeler que la principale mission de ces agences est le rapprochement entre les offres et les demandes d'emploi avec toutes les préoccupations liées à la bonne gouvernance, à la transparence dans les placements et à la démocratisation de l'accès aux emplois disponibles. Concernant les précautions prises par les pouvoirs publics en vue d'éviter d'éventuelles dérives, à l'image des évènements qu'a connu la wilaya de Ouargla en 2003, Saïd Annan a souligné que le décret en question «comprend des précautions d'éligibilité extrêmement précises. La loi 04-19 a prévu tout un chapitre pour les sanctions. Si le prestataire de service, régulateur de l'emploi et du placement des travailleurs, ne respecte pas l'une des clauses du décret, la commission interministérielle sera saisie par l'inspection du travail et le retrait d'agrément peut être prononcé immédiatement». Les sanctions peuvent, en effet, aller jusqu'aux poursuites judiciaires et aux fortes amendes.