Rituel n L'origine de cette tradition remonte au douzième siècle et, plus précisément, à l'époque où l'Andalousie était célèbre pour ses somptueux jardins d'orangers et de rosiers. La fête annuelle de distillation de l'extrait de roses et de fleurs d'oranger a débuté lundi à Constantine par l'organisation d'un défilé des artisans et des exposants, entourés de majorettes, à la grande joie des citoyens en quête de divertissement et de sources de distraction nouvelles. L'exposition variée qu'abrite durant trois jours le hall de la Maison de la culture Mohamed-Laid Al Khalifa a donné lieu à la mise en place de nombreux stands mettant en valeur différents ingrédients et autres matériels utilisés pour cette tradition séculaire. C'est ainsi que le public a pu admirer (et goûter) les succulents gâteaux traditionnels, les pâtisseries orientales et autres salades de fruits préparés ou aromatisés avec de l'eau de fleur d'oranger ou de l'eau de rose, écouter des explications fournies notamment par le directeur de wilaya du tourisme, quant aux vertus thérapeutiques prêtées à ces extraits (soin de la peau, beauté du visage et bains des enfants) et, surtout, découvrir les «qattar», cette sorte d'alambic qui sert depuis des siècles à la distillation. Ce rituel a été caractérisé par des communications orales des participants, dont des artisans locaux et des représentants de l'association de protection de la nature, au cours desquelles ils ont évoqué l'origine de cette tradition qui remonte au douzième siècle et, plus précisément, à l'époque où l'Andalousie était célèbre pour ses somptueux jardins d'orangers et de rosiers. Cependant la période exacte où est apparue pour la première fois cette pratique de distillation «demeure quelque peu obscure». Il est dit toutefois qu'elle s'est répandue, selon certains témoignages d'historiens, tout d'abord à travers l'Egypte, la Mésopotamie, la Grèce, l'Inde, la Chine, ensuite le Maghreb arabe et, enfin, dans certaines villes algériennes dont Constantine, Blida, Boufarik, Tlemcen et d'autres. La cité du Vieux rocher a su préserver cette coutume ancestrale et la perpétuer jusqu'à présent grâce à la localité de Hamma Bouziane, surnommée durant la période coloniale «Plaisance» en hommage à ses jardins luxuriants où continuent de foisonner, encore aujourd'hui, ces deux espèces florales.