Les roses et les fleurs d'orangers ont fait, avant-hier, l'actualité à Constantine, à l'occasion de la célébration de la traditionnelle fête locale. Qu'elle soit appelée Fête de la distillerie, Aïd Azouhour ou encore Aïd Etaktir, l'événement est désormais ancré dans le paysage de la capitale des Numides. Chaque année, Constantine abrite, la dernière semaine du mois d'avril, la fête à laquelle tout Constantine s'identifie à cause du véritable cordon ombilical qui lie “Etaktir” à l'humus culturel du terroir. Les festivités ont démarré, avant-hier, à 14 heures avec un défilé de la fanfare scoute, suivi par celui de troupes folkloriques de la cité. Plusieurs artères de la ville ont été traversées par la procession. Cette dernière s'est ébranlée de la place de la Brèche pour arriver au palais de la culture Malek-Haddad, en passant par la place des Martyrs, l'avenue Abane-Ramdane et la place Kennedy. Une heure après, soit à 15 heures, des rosiers et des orangers ont été plantés symboliquement dans l'esplanade du palais Malek-Haddad qui a abrité, à l'occasion, une exposition thématique et une conférence donnée par un spécialiste dans la distillerie. Des familles constantinoises, ayant participé à la perpétuation de la tradition de la distillerie, ont été honorées par les responsables locaux. La distillerie “Etaktir” est la technique qui consiste à distiller les roses et les fleurs d'orangers pour en tirer un extrait kattar, qui sert à agrémenter les tasses de café pour l'eau de fleur (ezhar) et la pâtisserie-briocherie pour l'eau de rose. L'eau de rose est aussi utilisée dans la confection des plats (tadjine) sucrés que concocte la ménagère constantinoise lors de fêtes, tels chebah safra et le rfis constantinois. Enfin, l'extrait de la fleur d'oranger est aussi prisé pour ses vertus médicamenteuses. La préparation du kattar obéit à une procédure transmise de génération en génération. On cite la préparation de taminet el ferkh et du bain à l'eau de rose. M. K.