Depuis quelques jours, la voix de notre confrère et animateur de la chose footballistique sur la Chaîne III, Maâmar Djebbour, a disparu des ondes. Ni les rendez-vous quotidiens, ni Football Magazine, l'émission du vendredi (à 11 heures) et ni les Fous du Foot, l'autre magazine consacré aux supporters le samedi (à 18 h 15), ne sont animés par Djebbour qui se retrouve au frigo. Selon nos sources, la star de la III a été sanctionnée pour une faute professionnelle, sans indiquer le pourquoi de la chose, alors que l'Algérie vient de fêter, il y a seulement quelques jours (le 3 mai), la Journée mondiale de la liberté de la presse. Mais des indiscrétions évoquent le crime de lèse-majesté qui lui a valu sa suspension professionnelle lorsqu'il a laissé le micro trop longtemps ouvert à des tendances au sein de la famille du Mouloudia d'Alger pour en critiquer d'autres, plus puissantes et plus appuyées. D'autres estiment que Djebbour était dans le viseur du ministre de la Jeunesse et des Sports, Yahia Guidoum, qui n'aurait pas apprécié les critiques lancées à son sujet et «permises» par un Djebbour trop provocateur à son goût. Quelle qu'en soit la raison, celle-ci ne tient pas vraiment la route lorsque l'on connaît le ton que prennent les médias à travers le monde, notamment dans le domaine du sport et dans le football en particulier. Dans le collimateur depuis son passage sur la chaîne Khalifa TV, il y a quelques années, puis son soutien ouvert au candidat à la présidence Ali Benflis, sans compter ses sorties tonitruantes, Maâmar Djebbour est-il en train de payer la sauce en faisant l'objet d'une véritable liquidation ? La question mérite d'être posée sérieusement sur ce fait grave qui prive un journaliste de sa liberté d'expression et de son ton détonnant et frustre des millions d'auditeurs d'apprécier la pertinence et la chaude ambiance à l'antenne. Qu'on aime ou pas Djebbour, sa mise au frigo est arbitraire à plus d'un titre. Alors, cessons la répression.