Bizarre n Le président du Mouloudia d'Alger, Sadek Amrous, élu l'été dernier dans des circonstances que tout le monde sait et qu'il n'est plus utile de rappeler, est un drôle de personnage. Il ne s'est pas contenté de lancer de graves accusations vendredi matin sur les ondes de la radio nationale contre les anciens dirigeants – sans les désigner – qui seraient derrière les mauvais résultats de son équipe en soudoyant les arbitres et en payant quelques supporters pour insulter joueurs, entraîneurs et dirigeants dans le but de déstabiliser le club, il remettra ça hier lors d'une autre émission radio. C'était lors du rendez-vous hebdomadaire des «Fous du foot» qu'anime Maâmar Djebbour sur la Chaîne III, une tribune offerte essentiellement aux auditeurs appelés à s'exprimer sur un sujet dont celui d'hier était consacré au MCA. Le président Amrous récidive en pointant un doigt accusateur vers les anciens dirigeants du club avant de s'en prendre à l'animateur de l'émission l'accusant, avec des mots à peine voilés, de «comploteur» sur le dos du MCA, ce qui a provoqué l'agacement de Maâmar Djebbour et l'ire de quelques auditeurs et supporters du Mouloudia qui ont appelé pour s'excuser de cet écart et de condamner les dérives de leur président. Pour ceux qui connaissent le microcosme mouloudéen, il est clair que les accusations d'Amrous s'adressent – sans la nommer – à la précédente équipe dirigeante. En réponse, les quelques dirigeants qui se sont exprimés sur cette sortie médiatique estiment que c'est une véritable fuite en avant de la part d'Amrous pour justifier son échec et ses erreurs, notamment concernant le volet recrutement et le stage de préparation, deux dossiers importants pour assurer une bonne entame de la saison. A ce propos, Djamel Rachedi, l'ex-porte-parole du club rappelle que «le stage en France a été bâclé et que le club ne pouvait réussir en recrutant des joueurs blessés ou d'autres qui n'ont que le nom. De plus, lorsque vous faites confiance à une ossature qui a joué deux années de suite pour éviter la relégation, on ne peut s'attendre à mieux». Djamel Rachedi poursuit son analyse sur la situation actuelle du club affirmant qu'il s'agit d'abord d'un gros problème de fond où le MCA doit revenir à la légalité vu que ce Mouloudia, version 2008, est une équipe née en 2008 et vidée de toute son essence originelle. Pour sa part, l'ex-président du directoire Omar Katrandji a abondé dans le même sens qualifiant les propos d'Amrous d'indignes pour un président qui se respecte. «Avancer de telles énormités, c'est enlever le mérite des équipes adverses que tout le monde aura vu et constaté et qui ont damé le pion à une formation mouloudéenne tout juste moyenne et dont la défense est aux abois. Au lieu de jeter l'opprobre sur les anciens dirigeants, Amrous a intérêt à chercher ailleurs les raisons de son échec», dira Katrandji, et de poursuivre : «Quant aux arbitres, ils devront déposer une plainte contre ce genre de dérives et accusations.» Voilà qui attise le feu dans une maison mouloudéenne déjà en flammes et n'annonce pas des jours meilleurs.