Un responsable de la Centrale syndicale a pratiquement accusé nos politiques et particulièrement les candidats aux législatives de se cacher derrière des discours populistes avec de la surenchère comme toile de fond sans aucune proposition concrète en direction des travailleurs d'une manière générale. A J-8 et faute de propositions claires et pragmatiques, le «lexique» économique reste «le parent pauvre» de la campagne électorale, déplore le secrétaire de la Fédération Textiles et membre de la commission exécutive nationale de l'Ugta qui, fouinant dans les suggestions en terme de macro-économie, n'en a décelé qu'une, «très valable et très intéressante». «Il y a une formation politique qui pose la problématique de la TVA sur la production nationale comme moyen efficace d'améliorer le pouvoir d'achat des Algériens. Je pense que c'est une très bonne chose et que c'est un mécanisme fiable», s'est réjoui M Amar Takjout, invité ce matin à la rédaction de la Chaîne III. Et pour louer les mérites de cette «idée novatrice», sans citer il vrai, nommément, la formation politique qui fait sienne cette approche, l'intervenant expliquera que «l'idée est intéressante car la TVA concerne les salaires et l'ensemble des éléments qui entourent le salaire, notamment le nombre élevé de taxes auxquelles l'Algérien est soumis». «Quand il doit payer une taxe de 17% sur une chemise, et autant sur des produits alimentaires. Quand il doit aussi payer 10 à 15% de taxe sur l'électricité, l'Algérien se trouve forcé alors de payer 65% de son salaire rien qu'en taxes au profit du Trésor», a-t-il argumenté. Hormis la TVA, le reste n'est pour M Takjout que «surenchère, voire duperie». «Comment rendre l'entreprise compétitive, comment octroyer les crédits, comment booster la consommation qui est elle-même motrice de la production, c'est ce à quoi doivent penser nos politiques et ne plus se cacher derrière des discours populistes avec de la surenchère comme toile de fond», a-t-il ajouté, non sans regretter le fait qu'il y ait «malheureusement une absence de vision économique dans cette campagne». «On entend souvent parler d'emploi, de chômage, de précarité de l'emploi, des salaires et de l'augmentation du Snmg, mais ce qui manque ce sont des propositions concrètes», dira-t-il plus loin, en reconnaissant, au passage, que «les quelques bribes de réponses aux questions de l'heure restent loin de ce que les travailleurs et les Algériens en général attendent». Continuant son analyse, M. Takjout s'est dit étonné de ce que des politiques qui, au lieu de créer une vraie dynamique pour l'économie algérienne, «sont en train de créer une autre économie qui demanderait le cas échéant énormément de temps et d'argent avec un grand risque de répercussions négatives sur les volets économique et social». «Je n'ai jamais entendu parler de priorité industrielle ni des enjeux des différents mécanismes économiques (…) Les politiques ont fait des choix qui n'ont pas été porteurs de dynamisme économique parce que avec des doses de populisme, on voulait arriver vite à régler les problèmes.» Collant à l'actualité, l'intervenant fera savoir que pour briguer des voix, «on ne peut faire éthiquement des propositions illusoires car demain ils n'auront rien à dire aux travailleurs qui se seraient rendus à l'évidence qu'ils ont été tout le temps dupés.» En guise de conclusion, M. Takjout exhorte les futurs députés à «faire des propositions concrètes, sérieuses et pragmatiques, car c'est l'histoire qui retiendra leurs actes et qui les jugera».