Résumé de la 22e partie n dans la tradition algérienne et maghrébine, la croyance aux grand serpents est ancrée, depuis l'antiquité. Depuis l'antiquité, l'Algérie et, d'une façon générale le Maghreb, sont connus pour constituer l'aire géographique des fauves, mais aussi, la terre des grands serpents. La plupart des textes grecs et latins évoquent des bêtes effrayantes qui, comme le python, peuvent mesurer plusieurs mètres de long. Les serpents étaient répandus dans certaines régions, notamment aux abords du désert, et selon les témoignages, ils répandaient la terreur parmi les populations. De nombreuses espèces sont citées mais certaines semblent plus répandues et surtout plus dangereuses que les autres. L'une des bêtes les plus effrayantes est la céraste que citent des auteurs comme Diodore de Sicile et Elien. Elle est, dit-on, de la couleur du sable, et porte deux cornes à la tête : dès qu'elle repère sa proie, elle darde la tête et frappe avec la rapidité de la foudre. Son venin se répand aussitôt dans le corps et la victime meurt par étouffement, au bout de quelques secondes seulement. On aura reconnu la vipère à cornes, notre lefaâ, que les habitants des régions des steppes et du sud redoutent tant... L'aspic — l'aspis des Anciens— est cité par Hérodote et d'autres auteurs. Il peut atteindre une grande taille et sa caractéristique principale, quand il s'irrite, est de gonfler son cou. Lui aussi frappe avec rapidité et ne laisse aucune chance à ses victimes. L'aspic est sans doute, le naja qui, dans l'antiquité, vivait dans le sud du Maghreb. La dispade ou dipsas, est décrite par Elien comme un serpent blanc, avec deux lignes noires sur la cou. La dispade n'est pas grande de taille mais c'est l'un des reptiles le plus dangereux qui soit. Sa morsure provoque une soif inextinguible : la malheureuse victime se jette sur l'eau mais elle a beau boire, elle a de plus en plus soif, jusqu'à éclater et mourir. L'un des serpents fabuleux de l'algérie et et du Maghreb antiques est le basilic, basilicos en grec, basilicus en latin, ou, comme l'appelle Tertullien, reguli serpentes. le basilic tient son nom — qui signifie «royal» en grec— du fait qu'il porte sur la tête une tache blanche qui forme comme une couronne. Il n'est pas grand de taille puisque il ne mesure que douze doigts (c'est-à-dire, environ, 0,22 m) mais comme il avance en se dressant sur le milieu du corps, il a une allure effrayante et, selon les témoignages, il faisait fuir les autres serpents. Les plus folles légendes couraient sur son compte : son sifflement, dit-on, fait fuir tout ce qui vit et son souffle fétide met le feu aux broussailles. Le même souffle chauffe les pierres au point de les faire éclater. Son venin est des plus mortels. On raconte que lorsqu'un imprudent l'attaque, avec un bâton ou une lance, le venin se répand à travers le bois et va frapper la main qui le tient. Le basilic n'était, cependant pas invulnérable, puisque, dit-on, l'odeur de la belette et le chant du coq peut avoir raison de lui. Signalons que beaucoup d'auteurs croyaient à l'existence de cet animal fabuleux et qu'on trouve un écho de ces croyances, au Maghreb et au Sahara, jusque de nos jours. De nombreuses légendes courent, aujourd'hui, sur des serpents dont le venin se répand même à travers les pierres ! (à suivre...)