Concertation n Les socialistes français veulent se rattraper mais aussi laver leur sale linge entre eux… Les socialistes français, secoués par la défaite électorale de leur candidate présidentielle Ségolène Royal, se sont réunis samedi pour préparer les législatives, s'évertuant à afficher leur unité pour éviter une débâcle en juin. Mais l'ambiance était très tendue, la course au leadership s'étant engagée au sein du parti socialiste (PS) dès le soir de la victoire du candidat de droite Nicolas Sarkozy, avec déjà en ligne de mire la présidentielle de 2012. Mme Royal, très applaudie à son arrivée, s'est projetée en 2012, suscitant un certain courroux. Elle s'est redite «disponible» pour mener la «rénovation» du PS, a revendiqué «évidemment toute sa place» dans la bataille des législatives des 10 et 17 juin, et a souhaité que le candidat du PS à la prochaine présidentielle soit «rapidement désigné après les législatives». «Dès le prochain congrès», a-t-elle précisé à des journalistes. L'idée est que le candidat ne s'épuise pas «dans des querelles» internes. C'est la leçon de l'âpre bataille des primaires au sein du PS que Mme Royal a livrée face à d'autres prétendants présidentiels comme Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius qui ont ensuite soutenu la candidate en cachant mal leur amertume. «Tous les matins, en ouvrant le journal, je me demandais quel était le socialiste qui allait porter une critique sur ce que je disais», a lâché Mme Royal samedi. Elle a appelé à «inverser et rendre cohérent le calendrier» des socialistes pour que le projet présidentiel soit concocté «avec le candidat ou la candidate, et pas avant». Loin d'évoquer une défaite, Ségolène Royal, qui s'était posée vendredi comme «l'un des leaders de l'opposition», a argué du «formidable socle» de 17 millions de voix recueillies le 6 mai (46,94% des voix) et y a vu «un résultat exceptionnel» eu égard aux «contraintes». Certains lui contestent néanmoins la direction des opérations à venir, à commencer par M. Strauss-Kahn, ex-ministre et tenant de l'aile social-démocrate, ou encore M. Fabius, ex-Premier ministre, rallié à l'aile gauche. Le PS a choisi de battre campagne autour du slogan «la gauche qui agit, la gauche qui protège» et d'un programme simplifié par rapport au «pacte présidentiel» de Ségolène Royal. M. Hollande a par ailleurs rejeté l'idée de désistements éventuels aux législatives avec les centristes du nouveau Mouvement démocrate de François Bayrou. Des accords ont été passés avec des petits partis de gauche. Le PS négocie aussi avec les communistes.