La candidate à l'élection présidentielle, Ségolène Royal, qui a réussi à franchir le premier tour et François Bayrou, auteur d'un très bon score mais cependant éliminé de la course, détiennent désormais la clé du Palais de l'Elysée. Hier, tous deux accusaient Nicolas Sarkozy d'exercer des "pressions" pour les empêcher de débattre en vue d'un éventuel rapprochement. Avec quelque 6,8 millions d'électeurs issus du PS et de l'UDF, Ségolène Royal a de fortes chances de l'emporter au second tour. Les rapprochements entre Royal et Bayrou semblent s'acheminer droit vers un débat qui aurait lieu aujourd'hui, et pourrait se tenir sur BFM-TV et RMC-Info samedi, information non encore confirmées par les médias ou l'UDF. De nombreux médias français se sont également proposés pour organiser cette rencontre. "Personne ne nous fera taire", a lancé la candidate socialiste. "Lorsque j'ai tenu une conférence de presse mercredi dernier, j'ai parlé d'intimidation et de menace de la part de Nicolas Sarkozy. C'est exactement là qu'on en est", a affirmé sur RTL François Bayrou. Il a indiqué "ne pas avoir la preuve mais la certitude" que Canal+ avait renoncé à organiser un débat entre lui et la candidate PS "à la demande de Nicolas Sarkozy". La chaîne de télévision Canal+ avait invoqué, jeudi passé, la législation sur les temps de parole des candidats pour renoncer au débat. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel avait aussitôt démenti toute intervention auprès de la chaîne. De son côté, Ségolène Royal avait mis en cause ce qu'elle définit par "le système médiatico-financier auquel serait lié Nicolas Sarkozy". Ségolène Royal et François Bayrou ont tous deux insisté sur le côté exemplaire de l'affaire. Distancée de 5 points par son rival UMP au premier tour, la candidate du PS est engagée dans une tentative de capter les électeurs de M. Bayrou (18,57% des voix), dont un petit tiers reste indécis ou compte s'abstenir le 6 mai. D'après les sondages, environ 40% se reporteraient sur elle et le reste sur M. Sarkozy. Sauf qu'un éventuel rapprochement avec M. Bayrou reste hypothétique et le candidat centriste se refuse de traduire son hostilité au candidat UMP en consignes de vote, réaffirmant, hier, que si M. Sarkozy lui semblait dangereux sur les libertés publiques, le programme économique de Mme Royal était "risqué". Mercredi dernier, François Bayrou avait laissé entendre qu'il ne voterait pas pour M. Sarkozy. De son côté, l'entourage du candidat UMP dément toute pression.