Résumé de la 6e partie n Au grand étonnement de sa fille, qui lui demande des explications, la vieille sorcière entreprit, à une heure tardive, de nettoyer la maison. Sais-tu quelle heure il est ? demanda la vieille. — Il n'est pas encore minuit, répondit la jeune fille ; mais onze heures sont passées. — Ne songes-tu pas, continua la vieille, qu'il y a aujourd'hui trois ans que tu es venue chez moi ? «Ton temps est fini ; nous ne pouvons plus rester ensemble.» La jeune fille fut tout effrayée et dit : «Ah ! bonne mère, voulez-vous me chasser ? Où irai-je ? Je n'ai point d'amis, point de patrie où je puisse chercher un asile. J'ai fait tout ce que vous avez voulu, et vous avez toujours été contente de moi ; ne me renvoyez pas.» La vieille ne voulait pas dire à la jeune fille ce qui allait lui arriver. «Je ne peux rester ici plus longtemps, lui dit-elle, mais quand je quitterai ce logis, il faut que la maison et la chambre soient propres ; ne m'arrête donc point dans mon travail. Pour toi, sois sans inquiétude ; tu trouveras un toit où tu pourras habiter, et tu seras contente, aussi de la récompense que je te donnerai. — Mais dites-moi ce qui va se passer, demanda encore la jeune fille. — Je te le répète, ne me trouble pas dans mon travail. Ne dis pas un mot de plus ; va dans ta chambre, quitte la peau qui couvre ta figure, et prends ta robe de soie que tu portais quand tu es venue chez moi ; puis reste dans ta chambre jusqu'à ce que je t'appelle.» Mais il faut que je revienne à parler du roi et de la reine, qui étaient partis avec le comte pour aller trouver la vieille dans sa solitude. Le comte s'était séparé d'eux pendant la nuit et se trouvait forcé de continuer sa route tout seul. Le lendemain, il lui sembla qu'il était dans le bon chemin ; il marcha donc jusqu'à l'approche des ténèbres ; alors il monta sur un arbre pour y passer la nuit, car il craignait de s'égarer. Quand la lune éclaira le pays, il aperçut une personne qui descendait la montagne. Elle n'avait point de baguette à la main ; pourtant il crut reconnaître que c'était la gardeuse d'oies qu'il avait vue dans la maison de la vieille. «Oh ! dit-il, elle vient, et je vois, ici, une des deux sorcières ; l'autre ne peut pas non plus m'échapper.» Mais quel fut son étonnement, quand il la vit s'approcher de la fontaine, se dépouiller de la peau pour se laver, quand ses cheveux dorés se déroulèrent sur elle, et qu'elle se montra belle plus qu'il n'avait vu aucune femme au monde ! (à suivre...)