Résumé de la 3e partie n Pour avoir la vie sauve, Vassilisa accepte tous les durs travaux qu'exige d'elle Baba-Yaga... Le lendemain, l'ouvrage fait en un tournemain, Vassilisa se reposa tranquillement. A son retour, Baba-Yaga inspecta tout, regarda dans tous les recoins, ne trouva rien à redire. Elle appela : — Fidèles serviteurs, mes amis de cœur, venez presser l'huile de mes graines de pavot ! Trois paires de bras ont apparu, ont emporté les graines hors de la vue. Baba-Yaga s'attabla pour dîner. Vassilisa la servait en silence et la sorcière grommela : — Pourquoi ne dis-tu rien ? Tu es là comme une muette ! — C'est que je n'osais pas, grand-mère ! Mais si tu le permets, je voudrais bien demander quelque chose. — Demande ! Mais toute question n'est pas bonne à poser. D'en savoir trop long, on vieillit trop vite ! — Je voudrais que tu m'expliques ce que j'ai vu, grand-mère. En venant chez toi un cavalier blanc m'a croisée. Qui est-il ? — C'est mon jour clair ! répondit Baba-Yaga. — Après ça, j'ai vu un cavalier tout rouge. Qui est-ce ? — C'est mon soleil ardent ! — Et puis j'ai vu un cavalier tout noir. Qui est-ce ? — C'est ma sombre nuit, répondit Baba-Yaga. Tous trois sont mes serviteur fidèles ! Tu veux savoir autre chose ? Vassilisa pensait aux trois paires de bras, mais n'en souffla mot. Baba-Yaga lui dit : «Eh bien, tu ne me poses plus de questions ?» — J'en sais bien suffisamment pour moi, grand-mère ! Tu l'as dit toi-même : à trop savoir, on vieillit vite. — C'est bien, approuva Baba-Yaga. Tu interroges sur ce que tu as vu dehors, pas sur ce qui se passe dedans. J'entends laver mon linge en famille, et les trop curieux, je les mange ! Et maintenant c'est mon tour de te poser une question : comment arrives-tu à faire tout le travail que je te donne ? — La bénédiction maternelle me vient en aide, grand-mère. — C'est donc ça ? Eh bien, fille bénie, tu vas prendre la porte, et tout de suite encore ! Je n'en veux pas, de bénis, chez moi ! Baba-Yaga poussa la jeune fille dehors, mais avant de refermer le portail, elle prit un crâne aux yeux ardents, le mit au bout d'un bâton qu'elle fourra dans la main de Vassilisa : Voilà du feu pour les filles de ta marâtre ! Après tout, c'est pour ça qu'elles t'avaient envoyée chez moi. (à suivre...)