Ces troubles neurologiques, dont certains sont liés à l'âge, touchent de plus en plus d'Algériens, conséquence logique du vieillissement de la population. Seulement, il y a un manque flagrant d'études sur ces maladies. Dans son dernier rapport rendu public, à la fin du mois de février passé, l'organisation mondiale de la santé (OMS) a révélé que les troubles neurologiques, qui vont de l'épilepsie à la maladie d'Alzheimer en passant par les accidents vasculaires cérébraux et les maux de tête, affectent près d'un milliard d'habitants de notre planète. Les troubles neurologiques incluent également les traumatismes cérébraux, les neuro-infections, la sclérose en plaques et la maladie de Parkinson. Le rapport, intitulé : «Troubles neurologique : défis pour la santé publique», révèle que sur le milliard de personnes affectées dans le monde, 50 millions souffrent d'épilepsie et 24 millions de la maladie d'Alzheimer et d'autres démences. Les troubles neurologiques touchent des gens de tous les pays, indépendamment de leur âge, de leur sexe, de leur niveau d'éducation ou de leurs revenus. On estime que 6,8 millions de personnes meurent chaque année des suites de troubles neurologiques. L'accès à des soins appropriés est difficile pour bien des personnes atteintes, pour leurs familles et pour les personnes qui s'en occupent. C'est pourquoi l'OMS préconise l'intégration des soins neurologiques dans les soins de santé primaires. Pour de nombreux malades, le recours aux soins de santé primaires constitue le seul moyen d'avoir accès à des soins médicaux. Dans ce cadre, les médecins peuvent réaliser des interventions ne nécessitant pas une technologie avancée. La réadaptation communautaire est également une option. «Bien que des traitements peu coûteux et hautement efficaces soient disponibles, en Afrique près de neuf personnes souffrant d'épilepsie sur dix ne sont pas traitées. Les systèmes de santé doivent être renforcés pour pouvoir dispenser de meilleurs soins aux personnes atteintes de troubles neurologiques,» préconise le communiqué de l'OMS. La non-disponibilité du traitement s'explique par des systèmes de prestations sanitaires inadéquats, le manque de personnel qualifié, l'absence de médicaments essentiels, ainsi que les croyances et pratiques traditionnelles. En Algérie, les troubles neurologiques prennent des proportions alarmantes même s'il n' y a pas de recherches et d'enquêtes spécialisées pour «faire la lumière sur ces maladies qui pourraient constituer un vrai problème de santé publique dans les années à venir», estiment les spécialistes. L'absence des services de neurologie dans une bonne partie des hôpitaux et des centres hospitaliers du pays et le recours aux potions magiques, aux amulettes et à d'autres méthodes archaïques ne font que compliquer la situation.