Tout le personnel politique national est engagé, d'une manière ou d'une autre, dans les prochaines joutes électorales. Le coup d'envoi officiel de la campagne électorale pour les élections législatives du 30 mai a été donné ce jeudi. 23 partis politiques et un groupe de candidats indépendants avec 129 listes, soit au total 943 listes, sont en lice. C'est la grande majorité des ministres de la République, concernée par la prochaine échéance, qui a l'intention de se jeter de tout son poids dans la bataille électorale. Aussi, des congés spéciaux, le temps de la campagne, ont ils été demandés par les ministres de différentes tendances politique pour se consacrer exclusivement aux multiples meetings prévus dans leur programme. Sur le terrain, les discours de tous les chefs de parti abordent principalement deux thèmes: d'abord, convaincre les citoyens d'aller aux urnes et ensuite convoiter, chacun pour soi, les voix des électeurs. Un double défi qui donnera toute sa particularité à cette campagne. En effet, à travers tous les meetings organisés par les chefs de parti, ces derniers ont débuté leurs discours par les appels au vote, reléguant les programmes au second plan. Tel a été le cas du SG du FLN, du RND, du MSP, d'El-Islah, et du PRA. Cependant, Louisa Hanoune, à travers ses meetings à Aïn Defla et à Chlef, est allée droit au but, fidèle à son style direct qui consiste à présenter les enjeux politiques de cette élection sans passer par trente-six chemins. La porte-parole du PT n'a cessé de répéter que le «rejet des élections en Kabylie est, de fait, un début d'autonomie». Le secrétaire général du FLN, Ali Benflis, était à Ouargla ce jeudi, puis à Ghardaïa pour un autre rassemblement. Le choix du RND s'est porté, quant à lui, sur la wilaya de Bordj Bou-Arerridj, où M.Ahmed Ouyahia a animé des meetings. Il a au programme plus de 20 wilayas. Le chef du parti, pris de court ces jours-ci, en tant que ministre de la Justice, par les mutineries dans les prisons, continue à brandir le péril islamiste et compte bien, tout au long de son périple qui devrait s'achever par un meeting à Alger, redorer les couleurs de son parti, terni par les coups donnés par les déçus écartés du RND. Quant à M.Malki, membre du bureau, il a pour tâche d'expliquer le programme du parti dans différentes wilayas. M.Lahbib Adami, secrétaire général du mouvement Ennahda, a tenu son premier rassemblement à Laghouat, tandis que M.Abdallah Djaballah d'El-Islah a opté pour Djelfa comme première escale. Le président du MSP, M.Mahfoud Nahnah, a préféré commencer par la capitale. Plusieurs quartiers d'Alger, notamment la symbolique Casbah, ont fait l'objet de ses visites. Cela étant, plusieurs candidats ne cachent pas leurs appréhensions quant au climat de tension en Kabylie et à l'indifférence des jeunes citoyens qui ne profiteraient qu'au front antivote engagé par le FFS, le RCD, l'ANR, ainsi que plusieurs personnalités politiques, notamment Taleb Ibrahimi. L'autre crainte a été ressentie chez des militants démocrates au sein même de ces partis qui regrettent le fait qu'ils soient mis au pas par les partis islamistes qui regagneront les institutions législatives de l'Etat par les urnes pendant les cinq prochaines années au moins. Du côté du front du boycott, c'est le même branle-bas de combat qui secoue les états-majors des formations politique. Ainsi Djeddaï, accompagné de Ahmed-Taleb et Benyellès, a ouvert sa campagne en s'imposant face à l'administration qui lui a refusé l'accès au stade de Tizi Ouzou pour y tenir son meeting. Il est attendu, dans les prochains jours, un regain d'activité de la part des partis qui rejettent les élections. Enfin, force est de constater que les principaux acteurs politiques de tout bord sont entrés de plain-pied dans la campagne.