«Ce sont les partis politiques eux-mêmes ayant participé aux élections qui ont accepté le principe de la fraude dans la mesure où les quotas ont été ficelés à l'avance.» Lors d'une conférence de presse qu'il a animée hier au siège national de son parti, le premier secrétaire général du Front des forces socialistes (FFS), Karim Tabbou a expliqué l'abstention record, enregistrée jeudi dernier à l'occasion des élections législatives, par «un rejet populaire d'une politique de verrouillage qu'a connue l'Algérie depuis 1991». D'après l'analyse du conférencier, l'abstention «est une réponse politique pacifique aux politiques de mensonge et du mépris». Commentant les résultats avancés par le ministre de l'Intérieur, le numéro 2 du plus vieux parti de l'opposition a indiqué que le taux de participation n'a pas franchi le seuil de 15 % et ce qui a été déclaré ne reflète guère le suffrage réel. Faisant le lien entre l'appel au boycott lancé par sa formation politique et le faible taux de participation, Tabbou déclarera que «le FFS ne prétend pas s'arroger ces résultats même s'il y a largement contribué». Au sujet de la fraude décriée çà et là par certains partis politiques, Tabbou affirmera que «ce sont les partis politiques eux-mêmes ayant participé aux élections qui ont accepté le principe de la fraude dans la mesure où les quotas ont été ficelés à l'avance». Dans ce chapitre, le conférencier qualifiera la lettre de Bouchaïr au chef de l'Etat «d'un coup médiatique ayant comme objectif d'animer une élection statique et sans âme». Les bulletins nuls ne représentent, explique-t-il, qu'une autre forme de rejet du système. «Les 900 000 bulletins nuls sont, en réalité ceux des électeurs qui voulaient avoir le fameux cachet de votant sur leur carte au risque d'être intimidés par l'administration après les élections.» Abordant la question du congrès du FFS qui aura lieu début septembre prochain, le premier secrétaire du FFS indiquera que ce rendez-vous «sera l'occasion pour nous, d'ouvrir les rangs du parti à la société et de l'intégrer dans nos structures». Interrogé sur une éventuelle participation du FFS aux élections locales qui auront lieu, normalement en automne prochain, Tabbou dira que cela dépendra de la position de la population. «Nous participerons si la société veut qu'on prenne part à ces élections», a-t-il soutenu.