Dispositif n Dans des pays européens, dès qu'une disparition d'un enfant est signalée, les médias lourds interviennent systématiquement, via un système d'alerte. En Algérie, ce n'est pas le cas. Combien faudra-il encore perdre d'enfants en bas âge, disparus dans des cohues ou victimes de rapts, pour qu'un système d'alerte soit mis enfin en branle, en impliquant principalement les médias audiovisuels ? L'idée n'est pas révolutionnaire et a même déjà fait ses preuves. En Europe, plusieurs pays partent depuis quelque temps déjà à la chasse du phénomène des enlèvements d'enfants en ayant justement choisi ce procédé. Techniquement, celui-ci permet, de diffuser d'une façon massive et instantanée, en cas de rapt avéré, des messages, textes, vidéo, et audio à l'effet d'alerter le grand public sur une disparition, presque simultanément avec la constatation des faits. Imaginé aux Etats-Unis, lors de l'enlèvement, en 1996, de la petite Amber Hagerman d'où son nom de «Amber alert», ce dispositif a fait ses preuves en Grande-Bretagne et en France avec plusieurs cas de disparitions résolus. Le message d'alerte contient, en tout, une description détaillée de l'enfant, sa date et lieu de naissance, sa photo, la date et le lieu de l'enlèvement ainsi que des informations sur un ou plusieurs suspects. Apanage des procureurs de la République, les alertes ne sont toutefois déclenchées que si cinq conditions, et pas des moindres, sont réunies : que l'enlèvement soit avéré ; qu'il concerne un enfant ; que la vie de la victime ou son intégrité physique, soit en danger ; que la justice détienne des informations susceptibles de localiser les ravisseurs ; que les parents de la victime aient donné leur accord. Interrogée sur la faisabilité de cette technique en Algérie, Mme Messaoudène, commissaire principal à la police judiciaire, responsable de la cellule de protection de l'enfance, estime que «pour le bien-être des enfants, il va falloir que les médias lourds qui touchent de larges franges de la société s'impliquent davantage». Mieux encore, notre interlocutrice ne voit aucune objection que «les principaux services de police soient impliqués et associés».