Résumé de la 151e partie n Le policier examine des photos de la victime, lorsque l'une d'elles attire son attention. C'est le début d'un filon. Elle s'imagina en train de décorer la devanture de la boutique avec ces tenues, sur le thème «scène de plage au début de l'été». Mais après avoir pris cette décision, elle se trouva incapable de s'intéresser au reste de la collection. Invoquant le manque de temps, elle prit rendez-vous pour le lundi suivant et se débarrassa au plus vite du vendeur trop empressé qui voulait absolument lui «montrer les nouveaux costumes de bain». En sortant, Neeve resta indécise devant l'immeuble. Pour un peu, je rentrerais à la maison, pensa-t-elle. J'ai envie de calme. Et elle avait un début de migraine, chose inhabituelle chez elle. Elle ne pouvait pas rentrer tout de suite chez elle. Avant de monter dans sa voiture, Mme Poth lui avait demandé de lui trouver une robe blanche qui conviendrait pour un simple mariage, dans l'intimité. «Rien de trop recherché, avait-elle expliqué. Ma fille a déjà rompu ses fiançailles à deux reprises. Le pasteur n'ose pas inscrire définitivement la date du mariage. Mais ça semble sérieux, cette fois-ci.» Neeve avait en tête plusieurs maisons où chercher cette robe. Elle tourna sur sa droite, s'arrêta, se décidant pour un autre fabricant. Tandis qu'elle changeait de direction, elle regarda de l'autre côté de la rue. Un homme en survêtement gris, une grande enveloppe sous le bras, un homme qui portait d'épaisses lunettes noires et une coiffure bizarre de style punk, s'élançait vers elle à travers les embouteillages. Un instant, leurs yeux se rencontrèrent et Neeve éprouva une sensation d'alarme, I'impression qu'un poids lui pressait le front. Un camion démarra, lui masquant la vue du coursier, et, s'en voulant inconsciemment, Neeve parcourut le bloc d'un pas rapide. Il était seize heures trente. Les ombres rasantes s'allongeaient dans la rue. Neeve pria le ciel dé l'aider à trouver une robe à son premier arrêt. Puis elle pensa : je vais laisser tomber et passer chez Sal. Elle avait renoncé à convaincre Myles que le chemisier porté par Ethel dans la mort était un indice important. Mais Sal comprendrait. Après son déjeuner, Jack Campbell se rendit directement à la réunion du comité de lecture. Elle dura jusqu'à seize heures trente. De retour dans son bureau, il s'efforça en vain de se concentrer sur la montagne de courrier que Ginny avait trié à son intention. Le pressentiment d'une terrible erreur le submergeait. Quelque chose lui avait échappé. Quoi ? Ginny se tenait sur le seuil de la porte qui séparait le bureau de Jack de la petite pièce où elle travaillait. Depuis que Jack avait pris la présidence de Givvons and Marks, un mois plus tôt, elle avait appris à l'admirer et à l'aimer. Après vingt années de collaboration avec son prédécesseur, elle avait craint de ne pas savoir s'adapter au changement, ou que Jack puisse renvoyer un membre de l'ancienne équipe. Ces deux causes d'inquiétude s'étaient révélées sans fondement. Tout en l'étudiant avec attention à présent admirant machinalement la tranquille élégance de son costume gris foncé, amusée par la façon désinvolte dont il avait desserré sa cravate et défait le premier bouton de sa chemise, elle se rendit compte qu'un souci le tourmentait. (à suivre...)