Résumé de la 153e partie n Jack parcours les coupures de presses, plusieurs articles relèvent des scandales dont Steuber est mêlé. Le nom de Neeve y est cité… Le dernier brouillon concernait, non seulement, la dénonciation des ateliers au noir, les problèmes de fraude fiscale, mais contenait aussi une phrase : «Steuber débuta dans les affaires de son père en confectionnant des doublures pour des manteaux de fourrure. On raconte que personne dans l'histoire de la mode n'a jamais fait autant d'argent dans les doublures et les coutures pendant ces dernières années que le fringant M. Steuber.» Ethel avait mis la phrase entre parenthèses et noté «A conserver». Ginny avait parlé à Jack de l'arrestation de Steuber après la saisie de la drogue. Ethel avait-elle découvert il y a plusieurs semaines que Steuber faisait passer de l'héroïne dans les doublures des vêtements qu'il importait ? ?a se tient, pensa-t-il. ?a concorde avec la théorie de Neeve concernant la tenue portée par Ethel. Avec le «grand scandale» promis par Ethel. Jack hésita à téléphoner à Myles, puis préféra montrer d'abord le dossier à Neeve. Neeve. Etait-il possible qu'il la connût seulement depuis six jours ? Non. Six ans. Il l'avait cherchée depuis ce jour où ils s'étaient rencontrés dans l'avion. Il jeta un coup d'œil vers le téléphone. Il éprouvait un besoin irrésistible d'être avec elle. Il ne l'avait même pas prise une seule fois dans ses bras, mais brûlait de la tenir contre lui, maintenant. Elle avait dit qu'elle lui téléphonerait de chez son oncle Sal au moment où elle s'apprêterait à partir. Sal. Anthony della Salva, le célèbre couturier. La pile suivante de coupures de presse, notes et articles le concernait. Un regard sur le téléphone, espérant que Neeve allait l'appeler à l'instant, Jack commença à parcourir le dossier d'Anthony della Salva. Il était bourré d'illustrations de la collection Barrière du Pacifique. Je comprends pourquoi les gens se sont enthousiasmés, et pourtant, je suis un ignare en matière de mode. Robes et ensembles semblaient flotter à travers les pages. Il parcourut rapidement les commentaires des rédactrices de mode. «Tuniques droites avec des drapés glissant comme des ailes depuis les épaules...» ; «... manches plissées sur une mousseline arachnéenne...» ; «... simples robes d'après-midi enveloppant le corps avec une élégance discrète...», elles étaient lyriques dans leur éloge de couleurs. Anthony della Salva a visité l'Aquarium de Chicago, début 1972, et trouvé son inspiration dans les thèmes de la magnifique exposition de la Barrière du Pacifique. Pendant des heures, il parcourut les salles et dessina le royaume sous-marin où les spécimens de la faune aquatique rivalisaient de beauté avec les merveilles de la flore marine, les coraux les plus somptueux, les centaines de coquillages aux nuances exquises. Il a reproduit ces couleurs dans les formes et les harmonies qui appartiennent à la nature, regardant bouger les créatures de l'océan pour capter, ensuite, à l'aide de ses ciseaux, la grâce flottante de leurs mouvements. Mesdames, rangez dans vos placards vos tailleurs masculins, vos robes du soir volantées et vos lourdes jupes. C'est l'année où vous serez belles et légères. Merci, Anthony della Salva. (à suivre...)