Résumé de la 152e partie n Neeve remarque l'homme en survêtement gris. Il la suit depuis ce matin. Apeurée, elle presse le pas… Les mains jointes sous son menton, il regardait fixement le mur en face de lui. Un pli barrait son front. La réunion s'était-elle bien passée ? se demanda-t-elle. Elle savait que certains esprits jaloux ne pouvaient encore se résoudre à ce que Jack ait été choisi pour prendre la tête de la maison. Elle frappa à la porte ouverte. Jack leva les yeux et elle le vit revenir à la réalité. «Etes-vous absorbé dans une profonde réflexion ? demanda-t-elle doucement. Dans ce cas, le courrier peut attendre.» Jack s'efforça de sourire. «Non. C'est seulement cette affaire Ethel Lambston. Quelque chose m'échappe, et je me creuse la cervelle pour savoir quoi.» Ginny s'assit sur le bord de la chaise en face de lui. «Peut-être puis-je vous aider. Rappelez-vous le jour où Ethel est venue vous voir. Vous avez passé à peine deux minutes avec elle et la porte était ouverte, si bien que j'ai pu l'entendre. Elle vous parlait d'un scandale dans la mode mais n'a donné absolument aucun détail précis. Elle voulait discuter d'une grosse avance et vous lui avez jeté un montant. Je crois que c'est tout.» Jack soupira : «Je suppose. Mais passez-moi le dossier que Toni nous a envoyé. Peut-être y a-t-il quelque chose dans les notes d'Ethel.» A dix-sept heures trente, lorsque Ginny passa lui dire bonsoir, Jack fit un signe de tête distrait. Il était encore en train de compulser l'enquête volumineuse d'Ethel. Pour chaque couturier mentionné dans son article, elle avait rassemblé un dossier séparé contenant des informations biographiques et des photocopies de douzaines d'articles de mode, relevés dans des journaux et des magazines comme Times, W, Women's Weur Daily, Vogue et Harper's Bazaur. C'était à l'évidence, une enquêtrice méticuleuse. Les entretiens avec les couturiers contenaient des annotations fréquentes : «Elle dit le contraire dans Vogue.» «Vérifier ces chiffres.» «N'a jamais gagné ce prix.» «Se renseigner auprès de la gouvernante pour savoir s'il est vrai qu'elle cousait les vêtements de ses poupées.»... Il y avait des douzaines de brouillons de l'article final d'Ethel, avec des ratures et des ajouts à chaque version. Jack commença à éplucher les notes jusqu'à ce qu'il vît apparaître le nom «Gordon Steuber». Ethel portait un de ses tailleurs lorsqu'on avait découvert son cadavre. Neeve avait beaucoup insisté sur le fait que le chemisier ôté du corps d'Ethel avait été vendu avec le tailleur mais qu'Ethel n'aurait jamais choisi d'elle-même, de le porter. Avec un soin minutieux, il analysa les informations sur Gordon Steuber et s'alarma de voir à quel point son nom était fréquemment cité dans les coupures de presse des trois dernières années, à propos d'enquêtes menées contre lui. Dans son article, Ethel avait attribué à Neeve le mérite d'avoir mis le doigt sur Steuber. (à suivre...)