Résumé de la 2e partie n Lorsque la police et Evrett Cosby pénètrent dans la chambre, la victime bouge encore ses doigts. Elle était vivante... Mais dans un état critique. Mais il grogne après votre maître ! — Je sais, c'est anormal, mais le gamin va l'emmener. — Et s'il n'y arrive pas ? — Alors, c'est que le chien est fou. Vous l'abattrez, mais pas avant. — Votre maîtresse a peut-être une chance de vivre, et vous nous cassez les pieds avec ce chien ! M. Crosby lui-même... — Ne l'écoutez pas ! Vas-y, RonaId, vas-y, va chercher BaIthazar !» RonaId est un adolescent Noir d'une quinzaine d'années, en short et torse nu. Les domestiques sont allés le réveiller dans la cabane qu'il occupe près du chenil de BaIthazar. Il se faufile entre le policier et Everett Crosby, s'approche du corps de sa maîtresse, les yeux écarquillés d'horreur. Le chien lève la tête vers lui en gémissant. RonaId le prend par le collier. «Viens, BaIthazar, viens. La maîtresse est malade. Viens, le chien.» L'adolescent Noir et le chien noir avancent vers la porte, et M. Everett Crosby recule, recule à nouveau. L'animal gronde dans sa direction, et le jeune garçon doit le calmer. «Sage... Baithazar... Sage...» Le maître est blanc de colère : «Je le ferai abattre ! Ce chien est devenu fou !» Everett Crosby s'écarte au maximum. Greta, la gouvernante, le policier et RonaId, le gardien du chenil, le regardent bizarrement. Mais le temps presse, le médecin est déjà à genoux, auscultant le corps avec précaution, donnant des ordres aux brancardiers, fouillant sa sacoche, préparant une perfusion. Mme Susan Crosby a une vilaine fracture du crâne, coma profond, peut-être irréversible. Les chances de la sauver sont quasi nulles, à moins d'un miracle, comme d'habitude. L'ambulance est partie, deux policiers fouinent dans la chambre, avec précaution, examinent le lit, le sol, les tapis, les rideaux, la statuette de bronze. Ils prennent des photos, relèvent des empreintes, tandis que leurs collègues interrogent les domestiques, et surtout Greta la gouvernante. Greta est formelle : «Si le chien n'a rien dit avant, c'est qu'il connaît l'agresseur. C'est-à-dire ? Vous prétendez que M. Crosby a menti ? Il ne s'agirait pas d'un voleur ? — Sûrement pas. Sur le moment, j'y ai cru comme lui, enfin j'ai cru ce qu'il m'a dit ! — Vous l'accusez ? — Je ne me permettrais pas. Mais l'attitude du chien est anormale, voyez-vous ; qu'il grogne après moi, c'est normal, il n'obéit qu'à trois personnes dans cette maison : le gamin qui le nourrit et s'occupe de lui dans la journée, Mme Crosby et M. Crosby. — On ne peut tout de même pas se fier à un chien ? Surtout ceux-là, ils sont à moitié fous. — BaIthazar est dangereux, mais pas fou... — Conclusion ? — Si vous ne trouvez pas d'assassin en blue-jean et à la peau noire, je ne sais pas.» Or, la patrouille ramène une heure plus tard un homme en blue-jean et chemise cIaire, un métis du nom de Samuel Ebe, vingt-cinq ans, mince, interpellé alors qu'il roulait à motocyclette sur la route, l'unique route de terre qui mène à la propriété des Crosby. Un magnifique suspect. (à suivre...)