Bataille La chambre administrative d?Alger a renvoyé le procès opposant les deux ailes du FLN au 2 décembre prochain. A l?issue de ce renvoi, certains estiment que c?est Benflis qui est piégé par cette procédure alors que d?autres pensent, qu?au contraire, c?est l?aile de Belkhadem qui est défavorisée. Selon certaines analyses, Benflis ne serait pas très à l?aise avec un procès qu?il traîne comme un boulet, car la justice peut se prononcer à tout moment en faveur des redresseurs. Cet état de choses pourrait, selon les mêmes analyses, entraver les préparatifs de la prochaine élection présidentielle. A cause des procès en série, la possibilité de blocage de la candidature de Benflis a été évoquée par les analystes. Mais l?intéressé a mis fin à toutes les supputations en soulignant que la candidature est un acte personnel qui n?est pas conditionné par l?appartenance à un parti. Il suffit, en effet, à tout Algérien de remplir les conditions exigées par la loi pour se porter candidat, quitte à rechercher ensuite des appuis dans les milieux politiques ou dans la société civile. Benflis a aussi anticipé le procès intenté contre son parti. Ainsi, ses avocats ont déposé des plaintes pour usurpation de qualité afin d?empêcher ses concurrents de toute possibilité d?obtenir gain de cause par le biais de la justice. Ces plaintes sont déposées au pénal et doivent être jugées avant les affaires enregistrées devant le tribunal civil comme l?ont fait les redresseurs. En toute logique, la justice doit donc se prononcer sur la plainte déposée par le FLN avant celle déposée par les redresseurs. Ces derniers avaient déjà tenté d?invalider le congrès extraordinaire qui a porté Benflis à la candidature à la présidentielle, mais le Conseil d?Etat ne leur a pas donné raison estimant que les plaignants n?ont pas qualité pour déposer ce genre de plaintes. Les partisans de Benflis ajoutent que ce même conseil a déclaré la chambre administrative incompétente pour trancher ce genre de conflits, ce qui les pousse à davantage d?optimisme quant à la suite des événements. Les redresseurs peuvent aussi éprouver certaines difficultés à imposer la légitimité du congrès qu?ils comptent organiser à la mi-décembre tant que Benflis n?est pas désavoué par la justice. Or le procès peut durer longtemps et les redresseurs auraient, pendant ce temps, à affronter les arguments de Benflis, qui considère, au bout du compte, que c?est le président Bouteflika qui est derrière tout ce remue-ménage. Les redresseurs estiment, quant à eux, que le temps joue en leur faveur, car ils espèrent que les militants se rallieront majoritairement à leur choix. Les députés et des élus locaux ainsi que des responsables de structures locales (kasmas et mouhafadhas) ont déjà emprunté ce chemin. Les redresseurs comptent même faire leur entrée au Sénat à l?occasion du prochain renouvellement de sa composante.