La chambre administrative près de la cour d'Alger se prononcera aujourd'hui. La bataille juridique que se livrent la direction légaliste du FLN et «les redresseurs» va amorcer un début d'épilogue. La chambre administrative près de la cour d'Alger se prononcera aujourd'hui, sur la recevabilité des plaintes déposées par des militants dissidents pour invalider le 8e congrès. «C'est une procédure écrite. Il y aura la présence des avocats des deux parties qui vont se constituer et puis l'affaire sera renvoyée pour que les deux parties puissent constituer les moyens de leur défense», a indiqué hier, Abdelkader Sallat, ex-ministre délégué chargé de la Réforme pénitentiaire et membre du bureau politique. Ce sera la première audience avant le verdict final qui peut s'étaler sur plusieurs mois, comme l'exige la procédure. «La vitesse moyenne du règlement de ce genre d'affaire varie de 18 à 24 mois», a précisé M.Sallat. «Nous n'avons aucun préjugé sur la justice et nous ne confondons pas les actions individuelles faites sous la pression ou la manipulation avec le fonctionnement normal de la justice, sa sérénité, son objectivité et son équité», a ajouté M.Sallat. La décision de la chambre administrative éclaircira mieux l'imbroglio juridico-politique inédit dans la vie des partis. Tout porte à croire que l'affaire sera «liquidée» avant la fin du mois de décembre, période retenue par les redresseurs pour l'organisation de leur congrès réunificateur. Depuis que le Conseil d'Etat a entériné l'incompétence des instances judiciaires pour statuer, le 18 octobre dernier, sur le fonctionnement et l'organisation des partis. Le FLN mise sur la bataille juridique. Intervenant au lendemain du remaniement effectué par le président de la République au niveau des cours, il est à craindre que le procès ne déborde de son contexte juridique vers un procès politique. L'appréhension a été d'ailleurs exprimée par Abdelkader Sallat. «Ce sera un deuxième scandale s'ils instrumentalisent encore la justice», a-t-il affirmé en excluant totalement «une issue défavorable à ce procès car nous sommes sûrs de notre droit». Pour l'ex-ministre, les plaignants n'ont aucun argument dans le fond et dans la forme pour contester le 8e congrès. «Dans la forme car le Conseil d'Etat a déjà statué sur l'incompétence de la chambre administrative par rapport au fonctionnement interne des partis, et dans le fond car ils n'ont pas la qualité pour contester le déroulement du 8e congrès et ses résultats, ils avaient toute latitude de le faire lors du déroulement des travaux de ce congrès qui avait un bureau et un règlement intérieur». L'instrumentalisation de la justice à des fins politiciennes, de surcroît propre à la vie interne d'un parti politique, est patente. La gestion du conflit du FLN a laissé pantois nombre d'observateurs et de spécialistes quant au fonctionnement de la machine judiciaire nationale. Les animateurs du mouvement de redressement semblent reléguer la bataille juridique au second plan. Déçus suite au verdict rendu par le Conseil d'Etat qui a validé le congrès extraordinaire du FLN, «les redresseurs» se tournent alors vers la bataille politique et plus spécialement l'effet médiatique à travers les médias publics. La bataille juridique est-elle perdue pour les redresseurs? Ces derniers abandonnent-ils un terrain sur lequel ils avaient énormément compté par le passé? «Les plaintes ont été déposées par des individus et non par le mouvement de redressement», a déclaré Abdelaziz Belkhadem, tête de file des redresseurs lors de la conférence de presse qu'il a organisé samedi dernier au CIP, sous le couvert d'une association apolitique. Comme pour parer à toute surprise qui viendrait de la chambre administrative, les redresseurs conditionneraient l'organisation de leur congrès réunificateur au verdict de la cour d'Alger. Encore mieux, ils déclarent aller à leur réunion avec la direction du FLN issue du 7e congrès si la chambre administrative annule le 8e congrès et ses résolutions.