La bataille juridique entre la direction légaliste du parti issue du 8e congrès et les redresseurs est relancée. La chambre administrative près la cour d'Alger a renvoyé, hier, au 2 décembre le procès de la plainte déposée par les redresseurs pour invalider le 8e congrès. Le dossier de l'affaire qui n'a pas duré plus d'une dizaine de minutes sera donc examiné au début du mois prochain. «Le magistrat a constaté la présence des deux parties représentées par leurs avocats, il a vérifié le contenu du dossier, notamment la requête des plaignants et a demandé la production des documents à même d'appuyer leur requête», a indiqué Abdelkader Sallat, ex-ministre et membre du bureau politique chargé par son parti de suivre le dossier. «C'est une procédure écrite où l'aspect oral est secondaire» a-t-il ajouté. Ce renvoi, somme toute logique dans ce genre de procédures, relance à nouveau la bataille juridique entre la direction légaliste du FLN issue du 8e congrès et les redresseurs. L'imbroglio juridico-politique ne commencera à se dénouer donc qu'à partir du 2 décembre pour espérer une issue à ce conflit. La direction du FLN qui semble être sûre de ses arguments, même si l'instrumentalisation de la justice à des fins politiciennes, de surcroît propre à la vie interne d'un parti politique, a été patente. Le parti majoritaire malgré tout s'apprête à engranger une autre victoire juridique sur les redresseurs en excluant totalement une issue défavorable à ce procès. «Les plaignants n'ont aucun argument dans la fond et dans la forme pour contester le 8e congrès. Dans la forme, car le conseil d'Etat a déjà statué sur l'incompétence de la chambre administrative par rapport au fonctionnement interne des partis, et dans la fond car ils n'ont pas la qualité pour contester le déroulement du 8e congrès et ses résultats», a estimé M.Sallat à la veille de ce renvoi indiquant que les plaignants «avaient toute latitude de le faire lors du déroulement des travaux du congrès qui avait installé un bureau et un règlement intérieur». Pour lui, il s'agit beaucoup plus d'un mécontentement dû au fait que «ces gens n'ont pas retrouvé leurs noms dans les listes des membres du comité central, des instances dirigeantes et surtout de l'élection présidentielle». Depuis que le Conseil d'Etat a entériné l'incompétence des instances judiciaires pour statuer, le 18 octobre dernier, sur le fonctionnement et l'organisation des partis, la tendance qui s'est opposée à cette démarche au sein du conglomérat des redresseurs reprend les reines du «mouvement». Si Affif et consorts opèrent un coup de force, relèguent la bataille juridique au second plan et décident d'organiser le congrès réunificateur «quelle que soit la décision de justice». Une façon comme une autre d'ignorer cette justice dont la réforme a été remise au goût du jour par le président de la République. Les redresseurs ne comptent-ils pas sur le dernier remaniement qui a touché nombre de magistrats et de cours, ou opèrent-ils une diversion en attendant le moment propice? Echaudés par l'échec qu'ils ont subi sur ce terrain, ils se tournent vers le terrain politique et le terrain proprement dit en multipliant les sorties.