Résumé de la 6e partie n Houria et Mourad sont brutalement interrompus dans leur douce étreinte par le père de ce dernier. Interdit, les deux jeunes gens restent pétrifiés. Apparemment aussi surpris qu'eux, El-Hadj Ali continue à les regarder médusé. Il se décide enfin à s'en aller non sans lancer d'un ton sec à son fils : «je veux te voir tout de suite dans ta chambre.» Sans un regard pour la jeune fille, le père s'en va, suivi peu après par son fils. Ce dernier caresse le visage de sa compagne en sortant. Il veut la rassurer alors que lui-même est loin de l'être. Pâle, celle-ci reste figée sur place sans un geste. Dans sa chambre, Mourad trouve son père assis à son bureau. «Entre et ferme la porte», lui dit-il. Mourad s'exécute. La voix de son père lui parvient sèche et dure : «Alors qu'est-ce que je viens de voir là ? Si je n'étais pas venu prendre un document, je n'aurais pas découvert que tu transformais ma maison en un lieu de débauche ? J'ai bien l'impression que c'est le cas à chaque fois que tu te retrouves seul. Tu ne peux savoir à quel point tu me déçois. Jamais, je n'aurais cru cela de toi.» «Mais non papa tu te trompes. Jamais…». «Assez ! Je n'arrive pas à croire ce que j'ai vu : une femme de ménage ? et sous mon toit ?». «Je sais papa que l'image que tu as vue t'a choqué, mais je t'en prie écoute-moi, ce n'est pas du tout ce que tu crois. Je n'ai jamais approché une de nos femmes de ménage avant et c'est la première fois que je me permets cette conduite sous ton toit.» «Ah bon ! Voilà qui est rassurant. Et qu'est-ce que je dois comprendre par là ? Que mon fils est en train d'évoluer dans le mauvais sens ?» En allant s'asseoir sur un fauteuil, Mourad dit d'une voix basse en regardant ses mains : «Non, il ne s'agit pas de cela. Ce qu'il y a, c'est que Houria n'est pas une simple femme de ménage pour moi. C'est la femme que j'aime», lui déclare-t-il. «Tu délires mon fils allez va prendre ta voiture et sors te changer un peu les idées. Rester à la maison ne te réussit pas.» «Papa c'est sérieux ce que je viens de te dire. Il faut que tu m'écoutes.» «Que j'écoute quoi ? Que tu es amoureux d'une femme de ménage ? Tu serais devenu fou mon fils ?» «Peut-être. Ce qui est sûr c'est que je l'aime.» «A supposer que ce soit vrai et alors ? ça te passera comme toute folie passagère !» Plus El-Hadj Ali minimise ses sentiments, plus Mourad se rend compte que sans Houria sa vie n'aura aucun sens. Jamais de toute sa vie il n'a su une chose avec autant de certitude et de clarté : il l'épousera. «Je veux l'épouser», entend-il sa voix dire à son père qui s'apprêtait à sortir de la pièce ayant à son sens réglé un problème insignifiant. Il s'arrête, se demandant s'il avait bien entendu : «Qu'est-ce que tu dis mon fils ?» «Je dis papa que je veux épouser Houria», lâche-t-il à son père. «J'ai donc bien entendu mais je continue à espérer que tu n'es pas sérieux et que tu vas prendre le temps de réfléchir.» «J'ai bien réfléchi, je t'assure, et je ne peux tout simplement pas vivre sans elle.» «Mais te rends-tu compte de ce que tu dis ? Tu n'as même pas fini tes études encore, comment peux-tu penser au mariage ?» «Mais parce que je l'aime et c'est la seule façon pour moi de vivre avec elle.» «Je crois qu'il ne sert à rien de discuter avec toi. Alors, je vais te le dire autrement : tu n'épouseras jamais cette fille.» Sur ce, El-Hadj Ali quitte la pièce. (à suivre...)