Appel n Les malades atteints du sida ont droit, comme tous les autres, aux soins et traitements que leur état exige, mais en plus ont besoin de la compréhension et du soutien de tous. Intervenant au cours de la première journée médico-chirurgicale d'Oran, organisée mercredi par le syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp), le professeur Mesbah de l'EHS, Lâadi Flici d'Alger, a souligné la nécessité d'une prise en charge à la fois physique, psychologique et sociale du malade atteint du virus VIH/sida, invitant ses collègues à éviter toute forme de stigmatisation et de discrimination, estimant qu'un praticien «ne peut en aucun cas refuser de donner les soins à ces malades.» Il a imputé ces comportements incompréhensifs de la part de certains praticiens à «un manque d'information et de communication», appelant les parties concernées «à combler cette lacune par la multiplication de rencontres, d'échanges d'expériences entre spécialistes et une meilleure circulation de l'information», tout en estimant que la prise en charge d'un malade atteint du virus du sida est l'affaire de tous les spécialistes dans toutes les disciplines, le professeur Mesbah a évoqué les proportions inquiétantes que prend cette maladie en Algérie, où le nombre de cas diagnostiqués est en constante hausse. «Cette maladie renvoie à une responsabilité personnelle car, c'est l'individu qui s'expose aux risques de contracter la maladie par son comportement irréfléchi», a-t-il estimé, tout en précisant qu'en dépit de tous les dispositifs mis en place par les pouvoirs publics, cette maladie continue à progresser. «Chez nous, le sida se propage particulièrement par voie sexuelle. L'utilisation d'un préservatif est le meilleur moyen pour se prémunir contre cette maladie. Or, chez nous, ce type de protection est rarement utilisé, alors que dans les entrepôts des pharmacies centrales, 10 millions de préservatifs, devant être distribués gratuitement, ne trouvent pas preneurs», s'est-il interrogé. Son collègue de Sétif, le professeur Nouasria, intervenant autour du thème «Infection VIH : circonstances cliniques et biologiques», a confirmé la tendance à la hausse du nombre de cas en Algérie, qui compte, selon lui, 746 cas de sida et 2 175 cas de séropositifs (décembre 2006). «Ces chiffres correspondent aux cas diagnostiqués, alors que le nombre de personnes atteintes qui s'ignorent est encore plus important», a-t-il indiqué, tout en signalant que les dépistages volontaires et involontaires sont rares. Trois autres thèmes ont été débattus lors de cette rencontre. Il s'agit des zoonoses, des méningites bactériennes chez l'enfant et la prise en charge du syndrome fébrile aux urgences. Le Dr Mohamed Yousfi, président du Snpssp a indiqué que ces thèmes ont été retenus dans le cadre de la formation continue des praticiens du secteur public et répondent à des préoccupations réelles des gens de la profession, vu que ces maladies représentent de véritables problèmes de santé publique.