Les Turcs, qui se sont installés dans la région, au village de Sameur, vont se déplacer vers Bouira, qui a l'avantage de se trouver sur la route Alger-Constantine, donc de faire la liaison entre les deux beyliks. Un fort sera construit, à la fin du XVIIIe siècle, par le bey de Constantine Mohammed-Bey : c'est le fameux Bordj Hamza, un poste avancé, pour servir de relais entre Alger et Constantine mais aussi, avec l'aide des tribus alliées (tribus mekhzen) pour collecter l'impôt et surveiller les montagnards. De forme carrée, il est édifié sur un plateau, entouré de ravins et flanqué d'une muraille haute de dix mètres. Une dizaine de canons, pointés dans différentes directions, le défendaient. A l'intérieur, le bordj était une véritable petite ville, capable de soutenir un long siège. Il possédait une poudrière, des magasins pour stocker des denrées alimentaires et une grande citerne, la rivière, en cas de siège, étant inaccessible. Les dépendances comportaient une forge, un moulin et des écuries. Il y avait aussi des résidences pour les fonctionnaires et les soldats turcs. Le bordj était sous l'autorité d'un caïd qui régnait en maître sur les lieux. Après le départ des Turcs, harcelés par les montagnards, le bordj a été livré au pillage, puis abandonné.