En passant à l?islam, Constantine va garder une certaine autonomie et même prospérer. Elle sera même, aux Xe et XIe siècles, selon les géographes arabes El-Bekri et El-Idrissi, la seule région du Maghreb central à conserver, en cette époque de troubles, une certaine puissance économique. Cette position, elle la doit aux riches terres agricoles dont elle est entourée et dont elle tire, depuis les temps anciens, sa richesse. Cette prospérité va attiser la convoitise de divers royaumes qui vont la dominer : Almoravides, Almohades, Hafcides? Les Turcs, qui s?installent en Algérie à partir du XVIe siècle, auront du mal, devant la résistance des Hafcides, à s?y installer mais ils finissent par l?occuper et la ville est choisie comme capitale du beylik de l?Est qui englobait essentiellement les villes de Annaba, Batna et Sétif. La ville sera dotée de palais et de mosquées ainsi que de ponts qui vont la désenclaver. Au XIXe siècle, l?écrivain français Guy de Maupassant, de passage à Constantine, écrira que la ville turque avait huit ponts et qu?il n?en restait plus que deux. Le bey le plus célèbre de Constantine est Salah Bey qui la dote de beaux édifices, tels la médersa de Sidi El-Kettani et celle de Sidi Lakhdar. Il sera assassiné en 1792, à l?instigation des maîtres d?Alger à l?emprise desquels il voulait échapper. C?est pour porter son deuil que les Constantinoises, à sa mort, porteront le voile noir et ne le quitteront plus.