Résumé de la 3e partie n Au bout du 9e jour, Kobler reçoit la visite de sa femme qui tente de cacher sa tristesse. Son mari est devenu un «célèbre» assassin d'enfants. Certaines (lettres) regrettant que la peine de mort n'existe plus. D'autres affirmant que son mari, «l'infanticide», ne sera pas nourri grassement en prison aux frais de la princesse : «On le sortira du cabanon et il sera lynché.» D'autres, encore, injuriant la pauvre femme, la soupçonnant d'on ne sait quelle complaisance, sinon même de quelle complicité. La bouchère, la boulangère la mettent à la porte sous prétexte qu'elle chasse la clientèle. Depuis que l'on soupçonne son mari, sauf pour aller à l'hôpital, elle n'a pas osé quitter la maison. Mais, lorsqu'il voit son épouse se retourner à la porte du parloir pour lui faire un petit signe, le malheureux Gustave Kobler devine confusément tout cela. Mais il reste seuI, et elle s'en va seule. Que faire, sinon supporter, chacun de son côté. Mme Kobler hésite d'abord à ouvrir sa porte : un guidon de bicyclette surmonté d'un mufle de lion, tel apparaît l'inspecteur Drews, à travers le judas optique et déformant. Mais, une fois la porte ouverte, il ne reste qu'un brave flic moustachu au nez et à l'estomac un peu gonflés par la bière. «Hier, madame Kobler, j'ai vu votre mari. Il s'inquiétait beaucoup à votre sujet et je lui ai promis de venir vous voir, d'autant que vous ne tenez pas à vous déplacer et que j'ai des questions à vous poser. — Des questions ?... Mais je ne sais rien, absolument rien... sinon que mon mari aimait les enfants et qu'il ne les a pas tuées. — Madame Kobler... je ne suis pas là pour jeter, à tout prix et définitivement, votre mari derrière les barreaux. Je ne fais que chercher la vérité, et pas forcément contre lui mais aussi pour lui. Mais comprenez que ma tâche n'est pas facile : toute la ville tient votre mari pour coupable. Tout ce que j'entreprends qui pourrait l'innocenter est par avance discuté et réfuté C'est pourquoi il faut m'aider, madame Kobler. — Et notre fils ? Il arrive demain de Sydney. Est-ce qu'il pourra vous aider ? — Peut-être, madame. Peut-être. Qu'il vienne me voir dès son arrivée.» Le lendemain, dès son arrivée à Karlsruhe, André Kobler se rend à la prison en compagnie de sa mère. Grand, blond, le cheveu rare, la mâchoire énergique, il a vingt-six ans et il est marié là-bas, en Australie. Terriblement ému de voir son père derrière un grillage et dans un véritable désespoir, il ne sait que dire. «André, murmure le vieux les yeux humides, je t'en prie, fais-moi sortir d'ici ! — Compte sur moi, papa...» Vingt minutes plus tard, après avoir pris connaissance du dossier avec l'avocat, il s'écrie : «Mais cela ne tient pas debout ! Il y a des présomptions, peut-être, mais où sont les preuves ? Ce n'est pas à mon père de prouver son innocence, que je sache, mais à la justice de prouver sa culpabilité ! — Moi aussi, je le crois innocent, murmure l'avocat en contemplant le bout de son cigare. Mais il faudrait des alibis. — Des alibis ? Eh bien, nous les aurons !» Deux semaines après l'arrestation de Gustave KobIer, l'inspecteur Drews chargé de l'enquête est reçu par le juge d'instruction. Avec lui, André, le fils du suspect, et l'avocat. Dans les derniers jours, l'enquête a été rondement menée, ce qui permet à l'inspecteur de déclarer en pesant ses mots : «Je ne considère plus Gustave Kobler comme l'assassin...» (à suivre...)