Le foncier agricole est l'un des obstacles majeurs empêchant l'agriculture de trouver son essor en Algérie. C'est ce qu'a tenu à rappeler le SG de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), invité hier à l'émission «Fi el wajiha» de la chaîne I. M. Alioui a estimé qu'«Il est impératif de trouver une solution à cet imbroglio, afin de permettre à ce secteur de décoller», rappelant que la question a été débattue à maintes reprises par les agriculteurs, et ce, depuis des années. Pour lui, la loi 87/19 est un blocage pour les agriculteurs et une nouvelle loi d'orientation s'impose. Il a, dans ce sens, affirmé que «l'UNPA avait, dès la fin de son dernier congrès, soumis des propositions au Président de la République et à l'ensemble des partenaires du secteur». «Seul le Président de la République est habilité à trancher cette question», a-t-il souligné, ajoutant que «le système de la concession proposé est aussi une autre forme de privatisation». Et pour mettre fin à cette situation de blocage, l'orateur plaide pour des concessions par excellence, réitérant la position de l'UNPA formulée lors des débats sur le foncier agricole de 1995. A une question sur la filière lait en Algérie, Alioui révélera que l'opération d'importation des vaches laitières sera entamée vers la fin de l'année en cours. «Le Chef du gouvernement a pris un engagement pour l'importation des vaches laitières pour l'automne prochain.» S'agissant de la flambée des prix à la consommation qu'a connue le marché de la pomme de terre, M. Alioui, a affirmé que «cette situation est engendrée par l'absence de contrôle et le monopole exercé par un lobby financier qui maîtrise les circuits de commercialisation, les moyens de stockage et la filière du froid». Il a, dans le même sillage, relevé le rôle que devrait jouer le ministère du Commerce. «Comment voulez-vous revendiquer l'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce, au moment où les circuits de commercialisation des fruits et légumes se font anarchiquement et ne répondent pas aux normes internationales ?», s'est-il interrogé. Il a, également, exprimé son étonnement de voir les 184 fermes pilotes, qui occupent un espace estimé à 194 000 ha, «contrôlées par un holding dépendant du ministère des Participations». «Ces fermes pilotes gérées comme des entreprises commerciales avaient une vocation agricole consistant à assurer les semences», a-t- il tenu à préciser rappelant qu'«aujourd'hui, même la semence de la pomme de terre est importée».