Deux syndicats occupent le terrain depuis hier, l'un (Unpa) va organiser son 7e congrès aujourd'hui, l'autre (Ugpa) a annoncé hier sa création. L'union générale des paysans algériens vient de voir le jour. C'est l'annonce faite hier par Gaid Salah, ex-coordinateur de l'Union nationale des paysans algériens (Unpa) lors d'une rencontre avec la presse. Le conférencier n'a pas manqué de tirer à boulets rouges sur Mohamed Alioui, «lequel a bradé les fonds du syndicat», soutient l'orateur, ajoutant que le mis en cause ne s'est pas limité à accaparer le syndicat, mais il a également «pris en otage le syndicat depuis le 7 mai 2002, date de la fin du mandat de cette instance». A cet effet, M Gaid a affirmé que le syndicat qui a vu le jour hier «est une réponse au pseudo congrès qui se tiendra demain (ce mercredi NDLR ) dans une clandestinité et illégitimité car ceux qui vont le tenir ne représentent qu'eux mêmes». «Notre syndicat optera pour l'union des agriculteurs et la prise en charge réelle de leurs problèmes» indique-t-il. «L'Unpa a accaparé la voix des agriculteurs, lesquels n'arrivent plus à transmettre leurs doléances aux autorités concernées». Les représentants des wilayas, présents à la rencontre, ont abondé dans le même sens notamment ceux de Aïn Témouchent, Constantine, Sétif, Tizi Ouzou, etc. Prenant la parole, celui de Constantine n'y est pas allé par quatre chemins pour mettre à nu le pseudo syndicat qui active depuis 2002 dans l'illégalité totale, et de soulever, par ailleurs, un obstacle, à ses yeux, à ne pas négliger, «celui du foncier», martèle-t-il. Il estime, à ce titre, qu'«on ne peut pas développer le secteur agricole sans une prise en charge réelle de cet aspect capital pour le secteur agricole».Revenant sur la création du syndicat, Gaïd Salah a indiqué que la demande d'agrément sera transmise aux autorités et «sera appuyée par un dossier complet en bonne et due forme, et nous attendons la réponse des autorités, toutefois si la réponse est négative nous sommes toujours là». S'exprimant sur l'état et la situation de l'agriculture en Algérie, les différents intervenants ont soutenu à l'unanimité que le secteur vit une crise due à plusieurs facteurs qui bloquent les agriculteurs notamment le foncier, les aides de l'Etat et «les marchés anarchiques qui ne sont bénéfiques que pour les intermédiaires». Les intervenants en veulent pour exemple «la pomme de terre qui est vendue par les agriculteurs à 10 DA, mais qui par la faute de ces intermédiaires, qui n'ont pour souci que le gain rapide, se vend à des prix exorbitants».