Résumé de la 3e partie n La police tend un piège au propriétaire de la voiture qui a servi à commettre les hold-up. Tandis qu'il s'enfuit, deux autres, qui se trouvent avec lui, sont arrêtés. Le sergent Stewart interroge immédiatement les deux hommes. Questionnés sur leur lien avec Bota, ils disent ne pas le connaître. On les fouille et on découvre sur eux des armes : un colt de calibre 32 chez Sacco, un revolver Harrington et Richardson chez Vanzetti. Tous les deux ont les poches pleines de tracts anarchistes, mais les deux hommes ne nieront pas, tout au long de l'affaire, leur sympathie pour le mouvement anarchiste. En revanche, ils vont nier énergiquement leur participation aux deux hold-up, celui de West Bridgewater et de South Braintree. «Nous sommes des militants du mouvement ouvrier, vont-ils déclarer, mais pas des cambrioleurs, et encore moins des assassins !» Bien que pour la justice américaine de l'époque l'appartenance à un mouvement de gauche équivaille au gangstérisme, on ne trouve, comme chef d'accusation pour inculper les deux hommes, que le délit de port d'armes sans autorisation. Du moins pour le moment. Les jours suivants, les deux inculpés sont confrontés aux témoins des hold-up. Ceux de Bridgewater ne reconnaissent que Vanzetti, tandis que ceux de South Braintree identifient les deux hommes. La cause est entendue : l'instruction est arrêtée là. Vanzetti va donc être jugé, seul, le 22 juillet 1920 à Plymouth, pour le cambriolage de Bridgewater : une sorte de prélude au grand procès de 1921 Il faut signaler que Webster Thayer, président du tribunal, est un homme que l'on dit d'une grande probité morale, puritain et conservateur, qui n'apprécie ni les mouvements ouvriers ni les anarchistes portés, il est vrai, sur la violence. Les témoins à charge vont accabler Vanzetti. Ils soutiennent l'avoir vu lors du premier hold-up. Les témoins de la défense, tous Italiens, vont soutenir, au contraire, que l'accusé n'était pas à Bridgewater le jour du cambriolage, mais dans la ville voisine de Plymouth où il vendait son poisson. L'un des témoignages, celui d'un jeune Italien, devait en principe disculper définitivement l'accusé : «Oui, monsieur le juge, l'homme que voici m'a vendu, ce jour-là, du poisson. Je m'en souviens très bien, parce que ce jour était un 24 décembre, veille de Noël !» Un autre homme, lui, soutient qu'il a aidé, comme il le fait tous les jours, Vanzetti à pousser sa charrette. Mais le juge n'est pas près d'accepter ces témoignages. Ces Italiens, qui parlent très mal l'anglais, ne cherchent-ils pas à défendre, coûte que coûte, leur compatriote, au besoin inventer de toutes pièces ces témoignages ? L'accusé est reconnu coupable et il est condamné à douze ans de prison. Mais comme dit précédemment, ce n'est là qu'un prélude au grand procès. Le verdict va influencer les magistrats du deuxième procès. (à suivre...)