Avis n «Un pays se développe avec ses enfants et ses propres ressources», rappelle Reda Hamiani. Le Forum des chefs d'entreprise n'est pas foncièrement contre l'idée d'encourager l'afflux des investissements directs des étrangers mais, estime-t-il, «tout attendre d'eux paraît excessivement exagéré». De passage ce matin sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, le président de l'organisation patronale, Reda Hamiani, est allé au fond de sa pensée. Bâtir une stratégie industrielle uniquement sur cet aspect-là est excessif. Un pays se développe avec ses enfants et ses ressources, et, Dieu merci, nous en avons suffisamment», a-t-il asséné comme pour réitérer la vieille revendication du FCE d'accorder des avantages incitatifs aux entreprises algériennes. Reda Hamiani concède toutefois que les IDE restent d'une importance vitale pour la relance de notre économie puisqu'ils constituent «une façon d'élever le niveau de notre économie et de rattraper notre retard». Revenant sur le climat général dans notre pays, M. Hamiani le trouve suffisamment attrayant pour les investisseurs de tous les pays expliquant que dans tout l'arsenal législatif relatif à la question «on réfute la notion d'étranger et le résident est distingué du non-résident uniquement sur la base de la monnaie d'investissement». L'orateur égrène les multiples avantages prévus dans le code des investissements : «Transfert intégral des bénéfices réalisés même s'ils sont supérieurs à l'investissement initial, fiscalité attrayante, possibilité de recours à l'arbitrage international, accompagnement par les banques des projets à hauteur de 70 à 80%…». En dépit du fait que «tous les pays émergents pratiquent la même politique et sont à l'affût des investissements», Reda Hamiani trouve que notre pays n'est pas plus mal loti en la matière puisque, rappelle-t-il, «en 2005 nous avons enregistré 1 milliard de dollars d'IDE en 2005 et le chiffre a triplé en 2006». «La tendance se confirme et nous arrivons à tirer notre épingle du jeu. Les étrangers ont compris que tous les investissements effectués en Algérie, à l'exception de Lacom, ont été des succès», ajoute-t-il. Pourquoi, paradoxalement, les investissements que l'Algérie attendait des Occidentaux suite à la signature de l'accord d'association avec l'UE, sont-ils venus du Moyen-Orient ? Le président du FCE tente une explication : «Le monde occidental s'est élargi avec les pays de l'Est et ses investisseurs ont trouvé des opportunités très intéressantes de ce côté-là. Parallèlement, la situation du monde arabe, qui a en main 500 milliards de dollars en quête d'investissement, a beaucoup changé après le 11 septembre. C'est alors que les investisseurs du Moyen-Orient ont découvert l'Algérie et ses multiples opportunités». Interrogé sur ce qu'il y a lieu d'attendre de la Foire internationale d'Alger qui se tient en ce moment, M. Hamiani relève que «la participation est plus importante cette année et, surtout, on n'est plus dans les secteurs traditionnels qui sont le gaz et le pétrole puisqu'il y a maintenant un intérêt marqué pour l'ensemble des autres secteurs». La qualité et le statut des accompagnateurs (hauts cadres dirigeants) est un autre signe de l'intérêt que portent désormais les étrangers au marché algérien. Soit une opportunité pour les entreprises locales «d'établir un véritable partenariat» pour «une réelle mise à niveau» afin de permettre «au produit strictement algérien d'être compétitif».