Le Goncourt, le plus prestigieux prix littéraire en France, a été attribué, jeudi, à l'écrivain François Weyergans pour son roman Trois jours chez ma mère, paru aux éditions Grasset, coiffant le dernier roman de Michel Houellebecq La possibilité d'une île, un roman qui a dominé la rentrée littéraire en France et qui passait même pour favori pour le Goncourt 2005 avant même sa parution hautement médiatisée. François Weyergans succède ainsi à Laurent Gaudé, récompensé l'an dernier pour Le Soleil des Scorta. Il est le premier auteur belge à obtenir le prix Goncourt depuis Charles Plisnier qui l'avait remporté en 1937 pour Faux passeports. François Weyergans l'a emporté par 6 voix contre 4 à Michel Houellebecq. Ce dernier, quoique très controversé, reste toutefois un auteur très prolifique, très prisé surtout à l'étranger où ses livres sont traduits dans plusieurs langues. Michel Houellebecq, dont le succès lui a fait perdre toute modestie, a longtemps fait figure de favori pour ce prix, mais une fois de plus le Goncourt lui passe sous le nez, démontrant que le jury reste insensible aux campagnes médiatiques tapageuses comme celles qui ont suivi la parution de La possibilité d'une île. Le prix Goncourt est décerné chaque année, depuis 1903, au meilleur ouvrage “d'imagination en prose” paru dans l'année. Il assure généralement des centaines de milliers de ventes à son vainqueur. Marguerite Duras, Simone de Beauvoir et Marcel Proust ont notamment obtenu ce prix qui ne peut être décerné qu'une seule fois à un écrivain. François Weyergans, né à Bruxelles de mère française et de père belge, s'est distingué dans le monde littéraire à partir de 1981 avec Macaire le copte, récompensé par le prix Rossel en Belgique. En 1992, il obtient le prix Renaudot pour son roman La démence du boxeur et Franz et François, publié en 1997, était plutôt un hommage à son père, écrivain lui aussi, auteur de plusieurs essais et romans dont Prairies, Le bonheur à Venise et L'opération. Dans Trois jours chez ma mère François Weyergans évoque son passé avec toujours autant d'allusions autobiographiques à peine masquées. Nassira Belloula