Le nombre des exécutions a considérablement augmenté cette année en Arabie saoudite, un phénomène lié à la hausse de la criminalité et à la réticence des familles des victimes à pardonner aux coupables, souvent le seul moyen pour un condamné d'échapper à la mort. Dans ce pays ultraconservateur régi par une interprétation à la lettre de la chari'a, même le roi n'a pas le pouvoir de sauver un condamné à mort si celui-ci a été reconnu coupable de meurtre avec préméditation. En revanche, les défenseurs des droits de l'Homme s'emploient à obtenir le pardon des parents des victimes, un processus très long auquel participent de nombreux médiateurs. Depuis le début de l'année, 90 personnes ont été exécutées dans le royaume, soit plus du double des 37 enregistrées tout au long de 2006. Le nombre dépasse aussi les 83 exécutions de 2005. Il s'agit de l'un des nombres d'exécutions les plus élevés au monde. La plupart des suppliciés, parmi lesquels des Africains et des Asiatiques, ont été reconnus coupables de meurtre ou de trafic de drogue, mais certains ont aussi été condamnées à mort pour viol ou vol à main armée. Le porte-parole du ministère de l'Intérieur souligne que dans le cas de meurtres prémédités, l'exécution survient souvent plusieurs années après le crime. La presse locale évoque parfois des cas de condamnés à mort pour meurtre qui obtiennent le pardon de la famille de leur victime en contrepartie du paiement d'une «diya» (prix du sang) ou au terme d'une «réconciliation». Mais il arrive aussi que la diya soit refusée.