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Ainsi va la vie
Déchirement (5e partie)
Publié dans Info Soir le 09 - 06 - 2007

Résumé de la 4e partie n Invité par Karima à se rendre chez elle, Samir accepte.
Tout au long de la route, il ne pense qu'à une chose : il va à un rendez-vous avec une femme qui occupe ses pensées depuis 48 heures sans arrêt. Il évite surtout de penser à son statut ou à sa famille. Arrivé à l'adresse indiquée, il sonne à la porte. Quelques minutes plus tard, la jeune femme vient lui ouvrir. Souriante, elle est plus belle que jamais dans une toilette qu'elle a apparemment choisie soigneusement. L'introduisant au salon, elle l'installe sur un fauteuil : «Thé, café ou boisson fraîche ?». En vérité, il n'a envie de rien, mais voyant les efforts qu'elle fait pour se donner une contenance, il demande une boisson fraîche.
Installés autour d'une table basse, ils prennent tous les deux le temps d'assimiler l'idée qu'ils sont seuls dans cette maison. Consciente que c'est à elle de prendre la parole en premier, Karima dit : «Mon appel a dû certainement t'étonner». «Oui, un peu quand même. Je dois avouer que je ne m'y attendais pas». «Moi-même je ne me doutais nullement, il y a quelques heures seulement, que j'allais faire un tel pas vers toi. Mais voilà, l'envie de te parler en tête-à-tête a été plus forte et je n'ai pu attendre jusqu'à demain». Disant cela, elle rougit, très gênée, et le regard épiant ses réactions. L'attirant vers lui, il l'enlace. Elle enfouit alors sa tête dans le creux de son épaule se serrant contre lui. Ils restent ainsi un moment sans parler jusqu'à ce que Samir rompe le silence. «Je connais si peu de choses sur toi !». «C'est pareil pour moi, même si j'ai l'impression que c'est tout à fait le contraire». Soupirant, elle reprend : «Qu'allons-nous faire ?». Sans rien dire, il la serre encore un peu plus contre lui. Il n'en sait pas plus qu'elle sur ce qu'ils vont faire ou devenir. Cette interrogation le tire du beau rêve dans lequel il baignait, le rappelant brutalement à la réalité. Se dégageant doucement, il regarde sa montre : «Il faut que je parte, Nadia doit être déjà rentrée et elle risque de s'inquiéter !». Ils se lèvent tous les deux. Karima a l'air très malheureuse. Elle ne sait pas très bien ce qu'elle aurait voulu qu'il fasse ou qu'il dise mais ce dont elle est sûre, c'est que le fait de l'entendre parler de sa femme et de sa vraie vie lui fait mal. Elle réalise alors qu'elle est éperdument amoureuse de cet homme. Ses sentiments découverts à ce moment-là transparaissent certainement sur son visage quand elle le lève vers lui car il la reprend dans ses bras et murmure, se voulant rassurant, sans trop y croire : «Ne t'inquiète pas. Cela va s'arranger». «Si je pouvais rester ainsi dans ses bras, je ne m'inquiéterais jamais et je ne demanderais rien de plus…», se dit la jeune femme.
S'arrachant difficilement à leurs étreintes respectives, ils se dirigent vers la porte. Au moment où Samir s'apprête à franchir le seuil, il se retourne tout d'un coup et l'embrasse sur les lèvres. Même après son départ, elle reste sur le pas de la porte la main sur sa bouche qui porte encore l'empreinte de la sienne. (à suivre...)


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