Résumé de la 7e partie n Un premier expert en balistique, Proctor, est appelé à la barre. Il déclare, après en avoir fait la démonstration, que la balle qui a tué l'un des convoyeurs, a été tirée avec l'arme de Sacco. Si le capitaine Proctor est venu tardivement à la balistique, ce n'est pas le cas de Charles van Amburgh, qui a travaillé près d'une dizaine d'années à l'arsenal de Springfield et autant aux établissements d'armement Colt et Westinghone. Au moment du procès, il était expert à la Remington Union Metallic Cartridge Company à Bridgeport. «Cinq balles du crime, dit-il, proviennent d'un pistolet Savage, la sixième, portant la marque III, d'un Colt de calibre 32. J'ai pris le soin de mesurer les rayures faites par l'arme. — Cette balle a-t-elle pu être tirée du Colt de Sacco que vous avez également examiné ? — Je pense que la balle meurtrière a été tirée d'un Colt automatique, pareil à celui de l'accusé.» Il y a dans la salle un silence pesant. L'expert ajoute : «J'ai trouvé dans la bouche du canon de l'arme de Sacco une trace de rouille que l'on retrouve aussi sur la balle !» L'avocat de la défense, Fred Moore, interroge l'expert. «Etes-vous sûr, lui dit-il, que la rouille trouvée sur le projectile meurtrier provient de l'arme de Sacco ? — Il y a beaucoup de chances que ce soit cela, répond l'expert, troublé. — Ne parlons pas de chances, mais de faits sûrs. Peut-on trouver des traces de rouille sur d'autres revolvers du type de celui de Sacco ? — Oui, dit l'expert, ce type de revolver se rouille facilement à cet endroit. Mais pour ce qui est des rainures, c'est une certitude…» Moore n'est pas satisfait de la réponse et appelle les deux experts en balistique qu'il a fait venir. Le premier, James Burns, se présente comme un spécialiste qui a travaillé pendant une trentaine d'années à la US Cartridge Company. Tout comme les experts de l'accusation, il a procédé à des expériences, des tirs avec le pistolet de Sacco, et il rejette catégoriquement les conclusions de ses confrères. «Monsieur le président, le projectile meurtrier ne peut avoir été tiré de l'arme de l'accusé. Il n'y a aucune similitude entre la balle du crime et les balles des essais ! L'arme du crime peut aussi bien provenir d'une arme américaine, un Colt, que d'une arme étrangère, un Bayard, par exemple. — Et la rouille ? — L'arme du crime n'était pas rouillée au canon, comme celle de Sacco, mais elle était entièrement rouillée, ainsi que le laisse voir la quantité de rouille trouvée sur la balle.» Le second expert, J. Henry Fitzgerald, qui a accumulé une expérience de près de trente ans dans une armurerie, abonde dans le même sens : «La balle meurtrière ne peut provenir de l'arme de Sacco !» C'étaient les expertises des spécialistes de l'accusation contre celles de la défense. Des expertises qui pouvaient décider de l'acquittement ou de la condamnation à mort de deux hommes. (à suivre...)