Résumé de la 14e partie n On écoute un expert en balistique, Proctor, qui a examiné les douilles du hold-up et la balle meurtrière. Il a examiné aussi les armes des accusés. Proctor commence par dire qu'il est très familiarisé avec le type d'arme que possèdent Sacco et Vanzetti, des calibres 32 et 38. Par ailleurs, la méthode pour reconnaître les rainures que laisse une arme sur une balle, consiste à pousser la balle avec le doigt dans le canon et on obtient les rainures. — Avez-vous procédé à des expériences ? — Oui, votre honneur, si vous le permettez, je vais le faire devant vous, avec le pistolet de Sacco. — Allez-y ! Proctor introduit une balle dans le canon et la pousse avec le doigt, mais la balle refuse d'entrer. Proctor s'énerve. — Habituellement, ça se passe bien, dit-il, mais aujourd'hui ça ne marche pas. Il essaye encore une fois, mais il n'y parvient pas. — De toute façon, dit-il, on peut se passer ici de cette expérience ! Il explique ensuite qu'il a eu recours à une autre expérience : il a tiré, avec le pistolet de Sacco dans un coffret rempli de sciure de bois qu'il a auparavant arrosée d'huile et il a comparé ces balles à celles du hold-up. Conclusion : seule la balle qui a tué le convoyeur Berardeli, la fameuse balle marquée III, a été tirée du revolver de Sacco. — Et les douilles retrouvées près du corps ? demande le président. — La douille marquée de la lettre W vient d'un revolver, les trois autres d'une autre arme. — Et cette douille marquée W, provient-elle d'une balle tirée du revolver de Sacco ? Tout le monde retient son souffle. Chacun sait que de la réponse de l'expert dépendra la suite du procès. «La marque laissée sur la douille W, dit-il, et celles qui figurent sur les balles tirées avec le pistolet de Sacco sont compatibles à supposer que la balle de la douille W a été tirée avec l'arme de l'accusé.» Il y a un brouhaha dans la salle. — Silence ! Silence ! Le président menace, si le calme ne revient pas, de faire évacuer la salle et de continuer le procès à huis clos. — Je ne rappellerai plus la salle à l'ordre ! Le silence revient aussitôt. Un deuxième expert, Charles van Amburgh, est appelé à la barre. Si le capitaine Proctor est venu tardivement à la balistique, ce n'est pas le cas de Charles van Amburgh qui a travaillé près d'une dizaine d'années à l'arsenal de Springfield et autant aux établissements d'armement Colt et Westinghone. Au moment du procès, il était expert à la Remington Union Metallic Cartridge Company à Bridgeport. — Cinq balles du crime, dit-il, proviennent d'un pistolet Savage, la sixième, portant la marque III d'un colt de calibre 32. J'ai pris le soin de mesurer les rayures faites par l'arme. — Cette balle a-t-elle pu être tirée du colt de Sacco que vous avez également examiné ? — Je pense que la balle meurtrière a été tirée d'un colt automatique, identique à celui de l'accusé (à suivre...)