Ce mot paraît un peu étrange lorsque l'on évoque les cimetières ! Mais c'est justement cette idéologie innovatrice (bidaâ) des islamistes ayant contribué à profaner et à saccager les tombes. En effet durant la période du terrorisme et des idées étranges, beaucoup de tombes ont été profanées au nom de cette idéologie (ettaouhid), l'unification. «Des centaines de tombes dans le cimetière d'El Kettar, par exemple, ont été privées d'un témoin (échahad : la dalle de marbre qu'on place sur les deux côtés de la tombe et sur laquelle sont écrits le nom du mort). Cet acte a été très courant dans ce cimetière durant la décennie noire. En pleine période d'endoctrinement des jeunes. Des individus venaient ici, en plein jour, pour briser l'un des témoins. Ce geste a été expliqué par le fait qu'il n'y a qu'un seul Dieu. donc, il ne faut qu'un seul témoin...», explique Slimane, imam à la mosquée de Climat-de-France, rencontré au cimetière d'El Kettar. Ce dernier ajoute que ces «gardiens du temple et des valeurs» ont aussi détruit des centaines (les ruines en témoignent) de tombes car ils pensaient que le fait de décorer ou de construire, avec la céramique, des tombeaux était (la yadjouz), interdit par l'Islam. «Selon eux, la tombe doit être très simple. Mais ils ont oublié que le prophète (QSSSL) a interdit que l'on profane et vandalise les tombes, même celles des gens d'autres religions», souligne Slimane.