Exposition n 90 œuvres environ sont offertes au regard du public, intégrant sept écritures et graphies dont l'alphabet tifinagh des Imazighen, les hiéroglyphes, l'arabe, le guèze. Les liens entre la culture, l'histoire, les différentes civilisations du continent africain et l'écriture dans toutes ses formes et ses différents alphabets et symboles graphiques constituent le thème central de la nouvelle exposition qui se tient actuellement au Musée national d'art africain de Washington. Organisée par le Smithsonian, qui gère une dizaine de musées d'arts dans la capitale fédérale américaine, et le Musée Fowler de l'Université de Californie de Los Angeles, cette exposition, ouverte le 9 mai dernier et qui se poursuivra jusqu'au 26 août prochain, s'intéresse à la façon dont les artistes africains ont eu recours, les siècles passés et encore de nos jours, aux lettres, mots, symboles graphiques et autres écritures et alphabets pour communiquer, exprimer les spécificités de leurs sociétés à travers des œuvres d'art, mais aussi pour perpétuer des connaissances et des pouvoirs. Quelque 90 œuvres sont ainsi offertes au regard du public, intégrant sept écritures et graphies dont l'alphabet tifinagh des Imazighen, les hiéroglyphes, l'arabe, le guèze (écriture liturgique éthiopienne), les syllabaires de plusieurs langues mandé et l'alphabet romain des langues européennes. «Toute œuvre d'art est en soi un moyen de communication puissant. Les œuvres d'art incorporant des mots écrits et des symboles graphiques sont des moyens de communication encore plus puissants», souligne une responsable de la manifestation. Les œuvres exposées regroupent aussi bien une stèle égyptienne couverte de hiéroglyphes, des tableaux et des dessins du XXIe siècle. Elles montrent comment des artistes ont introduit des éléments d'écriture et de graphie, aussi bien pour leur beauté que pour leur signification, sur divers supports allant des rouleaux de parchemin couverts de textes sacrés, à des masques, écritoires, ustensiles et objets du quotidien, amulettes, tableaux, tissus et vêtements et graffiti politiques. «C'est la première grande exposition qui vise à montrer comment des œuvres d'art traditionnel et contemporain africaines sont dotées d'écritures et de graphies destinées à évoquer des questions telles que les rapports entre hommes et femmes, l'identité culturelle, l'appartenance sociale, le pouvoir, les convictions religieuses et la politique», font remarquer les initiateurs de cet événement. La nouvelle exposition attire l'attention des visiteurs sur la longue histoire de l'écriture et des graphies de l'Afrique et sur sa contribution à l'histoire mondiale de l'écriture.