Animation n La troupe Zamar est l'une des plus réputées dans la région du Touat. Cette formation folklorique qui fait partie de l'association Noudjoum Ettakafa El Assalia de ksar Bouali, participe à l'animation de toutes les rencontres festives, notamment les mariages, les circoncisions, le retour des hadjis des Lieux Saints de l'Islam et même... les campagnes électorales. Durant les mariages traditionnels, c'est la troupe Zamar qui anime la fameuse cérémonie Libass el aarris, qui consiste à assister le futur époux à enfiler sa tenue de marié. Cette pratique, qui est une étape importante dans le déroulement des noces, se passe en général, à proximité du mausolée d'un saint patron de la région pour avoir sa bénédiction. Elle se fait au son du zamar et de derboukas de diverses tailles qui battent la mesure pendant que l'assistance chante en chœur des couplets à la gloire du marié. Lors de ces fêtes, la troupe Zamar utilise trois types d'instruments à percussion de tailles différentes. Cette diversité de tailles produit des sons différents qui, savamment mêlés, remplissent les oreilles des convives d'un rythme entraînant et au besoin même endiablé. Ces cérémonies sont très prisées par les gens de l'extrême Sud-Ouest. Le plus grand des instruments utilisés par la troupe est le khellaf, une percussion dont la peau peut dépasser les 30 centimètres de diamètre et qui produit un son sourd et grave. Le second instrument est le rabaâ. Plus petit, sa peau fait environ 20 centimètres de diamètre, il assure les gammes moyennes, servant d'intermédiaire entre le khellaf et le plus petit des trois le tibéka. Ce dernier, dont la peau ne dépasse pas les 15 centimètres de diamètre produit des sons aigus qui servent à entrecouper la mesure des instruments précédents. Pour assurer la mélodie, le zamar entre en scène. Cet instrument à vent est une clarinette double faite avec des roseaux recouverts de cuir et décorées avec des cauris, des coquillages et des motifs en cuivre. Le son est produit par une anche en roseau émincé, ce qui, avec la perce (autrement dit la forme du tube qui est cylindrique), fait classer cet instrument dans la famille des clarinettes. A noter dans ce contexte que la ghaïta ou zorna dont la perce est conique ne fait pas partie du point de vue de la classification organologique classique de la famille des clarinettes mais de celle des hautbois. Les mélodies jouées avec cet instrument qui ne comporte que six trous dans chaque tube, sont simples et répétitives, mais le rythme entraînant de l'ensemble agrémente bien les fêtes animées par la troupe Zamar.