Un accord sera signé la semaine prochaine avec les Emiratis en vue de financer le technopôle pour l'énergie solaire de Hassi R'mel. Parler des énergies renouvelables en Algérie, c'est évoquer d'abord et avant tout le potentiel énergétique solaire. Tewfik Hasni, P-DG de la New Energy Algeria (filiale de Sonatrach), qui est intervenu hier au Forum d'El-Moudjahid a estimé dans ce registre précis que «l'Algérie se place en troisième position dans le monde avec une production annuelle de 6 000 mégawatts derrière l'Allemagne et l'Espagne respectivement dotées d'un potentiel de 18 000 et 15 000 mégawatts». Dans cette optique, le premier responsable de la Nealg a annoncé qu'un accord avec Les Emirats arabes unis (EAU) sera finalisé la semaine prochaine pour le financement du technopôle du mégaprojet solaire thermique de Hassi R'mel (1 500 MW). Cependant, admet l'intervenant, l'exploitation de ce potentiel dépend grandement de «la volonté politique de l'Union européenne qui est, dans tous les cas de figure, le plus grand consommateur d'énergie dans le monde et qui est appelé à ouvrir son marché du moment que les coûts et les surcoûts de la production ne devraient pas être supportés seulement par les pays en développement». M. Hasni appelle dans ce sens à «un financement de la production par des formules innovantes avec des taux bonifiés». A propos des biocarburants sur lesquels un débat est ouvert depuis longtemps à travers la planète, le P-DG de la Nealg estime que «l'heure n'est pas encore venue pour parler des biocarburants comme alternative aux énergies classiques». Comme preuve, M. Hasni fera savoir que si l'on opte pour cette énergie bio, «la facture alimentaire sera de plus en plus lourde à supporter car les intrants agricoles comme le ma?s qui entrent dans le cadre de la production des biocarburants vont amener naturellement la flambée des prix sur les marchés mondiaux». «Rien que pour la facture des céréales et des huiles végétales importées qui sont à la base de la production de carburants verts, l'on s'attendra, admet-il, à une hausse de 13% sur le montant des importations». Abordant les questions stratégiques, l'invité d'El-Moudjahid voit en la construction du gazoduc Nigeria- Algérie -Europe un segment hautement stratégique vu qu'il s'inscrit dans le développement durable. «A terme, estime l'orateur, ce gazoduc permettra de commercialiser en toute assurance le gaz en direction des pays européens». Pour ce qui est des projets annoncés, M. Hasni évoquera la perspective de «construire d'ici à 2015 quatre centrales électriques dont l'objectif est d'assurer un approvisionnement pérenne». Il précisera que «les pouvoirs publics sont en voie de préparation d'une carte énergétique qui prendra en compte les besoins de chaque région et chaque domaine». Le P-DG de la Nealg saisira en outre cette opportunité du Forum d'El-Moudjahid pour appeler à la création d'un fonds de soutien au développement des énergies renouvelables à partir de la rente pétrolière. «Une part des superprofits devra aller à ce fonds de soutien», a-t-il conclu.