Diversité n Les portes se sont ouvertes, hier mercredi, sur la 4e édition du Salon du livre maghrébin qui se tiendra jusqu'au 18 juin à la Bibliothèque nationale. Cette présente édition marque le retour d'un événement qui sera désormais, pour les organisateurs (la Bibliothèque nationale et le Syndicat national des éditeurs du livre), un rendez-vous annuel. «C'est avec joie que nous accueillons ce salon qui réunira, le temps de l'exposition, les différents acteurs du livre maghrébin», a déclaré Amin Zaoui, directeur de la Bibliothèque nationale, lors de l'inauguration du salon, avant d'ajouter que ce Salon sera une occasion pour discuter et notamment réfléchir sur une stratégie commune, durable et rentable en vue de promouvoir le livre maghrébin. Cela revient aussitôt à dire : abolir les frontières et militer au-delà des divergences et des idéologies pour le rapprochement grâce à un meilleur partenariat en établissant un marché culturel maghrébin commun. C'est donc s'unir autour d'une même action nourrie par les mêmes préoccupations et susceptible de contribuer au renforcement et au développement culturel dans le Maghreb. Il convient à cet effet de souligner que si, pour les initiateurs, ce salon se révèle un heureux événement, c'est parce que, d'une part, ce salon revient après plus d'une dizaine d'années d'absence – le dernier remonte à 1995 – et parce que, d'autre part, il vient renforcer les relations entre écrivains, éditeurs, lecteurs ainsi qu'intellectuels de l'espace maghrébin. Ce salon permettra aux lecteurs algériens de découvrir le paysage éditorial des participants dans sa richesse et sa diversité. Il permettra également aux professionnels du livre d'évaluer sa dynamique. L'objectif de ce salon auquel prennent part 43 éditeurs nationaux et des maisons d'éditions d'autres pays du Maghreb consiste, avant toute chose, et c'est un souci permanent que nourrissent les professionnels maghrébins du livre, à promouvoir le livre maghrébin, d'imposer le paysage livresque maghrébin comme étant une autorité éditoriale à l'échelle régionale – et internationale – et notamment en réaction au paysage éditorial moyen-oriental qui, lui, ignore quasiment tout – pour ne pas dire complètement – de la culture et de littérature maghrébines. Ainsi, pour les organisateurs, il est temps que le Maghreb, en tant que contenant d'histoire, de patrimoine, d'idées et de culture, devienne une référence, une influence et une attraction intellectuelle. Il est temps que le Maghreb exporte à l'étranger son identité – et se révèle dans sa différence, dans sa spécificité. l L'intérêt de ce Salon, c'est de réunir les professionnels du livre de tout le Maghreb, de faire connaître sa production éditoriale et de la partager, mais aussi d'établir un constat critique – et constructif – de ce qui se fait en la matière, d'où la tenue, en marge du Salon, de deux journées d'étude sur la situation du livre dans la région. Ainsi, les professionnels se pencheront d'abord sur le rôle de la critique dans la production littéraire, et compareront les particularités ainsi que les différences, et ce, selon les expériences de chacun. La réalité de l'édition y sera également abordée. Si dans le cas particulier les expériences éditoriales diffèrent d'un pays à l'autre et ce, en raison de la politique de gestion, il se trouve cependant que dans l'ensemble les acteurs du livre sont confrontés aux mêmes difficultés, à savoir défaillance dans le réseau de distribution, coût élevé du prix du livre et régression du lectorat auquel vient s'ajouter l'absence d'un circuit favorisant l'échange livresque entre les pays du Maghreb. Les organisateurs espèrent sortir à l'issue de ces débats et réflexions autour de la problématique du livre d'une série de recommandations permettant la création de l'union des écrivains maghrébins et, du coup, la mise en action d'une politique commune pour la promotion du livre, donc de la culture maghrébine. «Notre souci est de converger sur un partenariat entre les éditeurs pour faciliter la circulation du livre entre les 5 pays du Maghreb», a indiqué Mohamed Tahar Guerfi, président du Syndicat national des éditeurs du livre, avant de suggérer «une édition commune de livres, la traduction d'ouvrages et l'achat de droits d'auteurs afin de mieux se faire connaître».