Rencontre n «Le droit de l'enfant et enseignement» a constitué le thème central d'une journée d'études organisée hier, mercredi, au département des langues latines de l'université Es-Sénia. Cette rencontre à laquelle ont été conviés des universitaires, des spécialistes et l'assistante à la protection de l'enfance au niveau de l'Unicef, Nassima Boumaâza, organisée à l'initiative de Djamila Boutaleb, psycho-orthophoniste et linguiste à l'université d'Oran, vise à sensibiliser les étudiants sur le droit des enfants, notamment sourds, à l'enseignement. Dans ce contexte, Djamila Boutaleb a indiqué dans sa conférence intitulée «Droits à l'enseignement de l'enfant sourd algérien», que les droits de cette frange de la société constituent un sujet épineux, «parce que la surdité est plurielle, ce qui renvoie à diverses approches pédagogiques, linguistiques et sociales». L'oratrice a précisé dans ce cadre que cela repose sur plusieurs critères relatifs à «la forme de surdité, l'âge de l'enfant sourd, la prise en charge, précoce ou retardée de la surdité, le suivi médical, les équipements d'audition et les implants cochléaires, le suivi familial et le regard de la société sur l'enfant sourd», a-t-elle indiqué. Mme Boutaleb qui a rappelé les risques des otites mal soignées, sur les capacités auditives de l'enfant, a invité les spécialistes à adapter l'appareillage et les implants cochléaires au type de surdité et aux exercices orthophoniques prévus pour la rééducation de l'enfant. Le prix élevé des appareillages qui varie entre 23 000 et 53 000 DA constitue un motif de rejet pour bon nombre de familles, a indiqué l'oratrice précisant qu'une intervention pour la pose d'un implant cochléaire coûte 2,5 millions de dinars, des frais pris en charge par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. La pose d'un implant cochléaire reste un ultime espoir pour un grand nombre de sourds, seulement elle n'est possible que pour les types de surdité profonde, a noté Mme Boutaleb qui a préconisé l'organisation de campagnes de sensibilisation de la société et le diagnostic pendant la grossesse de cas de surdité qui peuvent avoir une origine héréditaire. Pour sa part, Nassima Boumaâza, assistante à la protection de l'enfance au niveau de l'Unicef en Algérie, qui a rappelé que cette rencontre permet le lancement d'un véritable partenariat avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et notamment l'université d'Es-Senia, a présenté les grands axes de la convention internationale relative à la protection des droits de l'enfant adoptée le 20 novembre 1989 par l'Assemblée générale de l'ONU et ratifiée par 11 pays dont l'Algérie. Malika Boulenouar, chercheur au laboratoire de «la protection légale et sociale de l'enfant, les droits en Algérie et les droits comparés» à la faculté des sciences juridiques de l'université d'Oran, a indiqué que les droits de l'enfant à l'enseignement sont contenus dans le code de la famille et que la protection de ce droit incombe aussi bien aux parents qu'aux pouvoirs publics.