Des préjugés contre les filles et la préférence pour les bébés de sexe masculin entraînent depuis des décennies des avortements sélectifs en Inde, comme le prouve encore la découverte macabre de fœtus féminins dans une fosse septique. Un médecin charlatan a été arrêté la semaine dernière, accusé d'avoir pratiqué des avortements de fœtus de sexe féminin et de les avoir jetés aux toilettes de sa clinique près de New Delhi, a annoncé hier vendredi un responsable du planning familial de la capitale indienne. «Nous pensons qu'il avait l'habitude de balancer les corps dans les toilettes et de tirer la chasse», a-t-il déclaré. Une trentaine d'ossements et des restes de bébés mort-nés - certains décomposés ou à moitié brûlés - ont été retrouvés dans la fosse septique de la clinique du médecin, ont dit des policiers et des responsables sanitaires. Ce gynécologue connu de la justice pour exercice illégal de la médecine grâce à un faux diplôme a nié toute responsabilité : «Ma maternité est construite sur le terrain d'un ancien crématorium (...) Si l'on met au jour davantage d'ossements, ce n'est pas ma faute», a-t-il affirmé au journal Times of India. Le cas du «docteur» Singh est loin d'être le premier en Inde. Des Indiens préfèrent donner naissance à un garçon parce qu'il transmet le patronyme, peut gagner de l'argent et s'occuper de ses parents âgés. Au contraire, la fille finira par quitter sa famille, au prix d'une dot pour le mariage.