Le gouvernement indien va débloquer des millions de dollars pour inciter les familles qui attendent un bébé de sexe féminin à ne pas avorter ou à ne pas le tuer après la naissance, dans un pays qui préfère largement les garçons aux filles, a annoncé un ministre, hier, lundi. Les autorités devraient dépenser cent millions de roupies (2,5 millions de dollars) en 2009 pour 100 000 bébés filles, à raison de plusieurs versements de 5 000 dollars jusqu'à l'âge de 18 ans. Des préjugés contre les filles et la préférence pour les bébés de sexe masculin entraînent depuis des décennies en Inde des avortements sélectifs, des infanticides, des mauvais traitements ou des abandons de foetus ou de bébés de sexe féminin. Des Indiens préfèrent donner naissance à un garçon parce qu'il transmet le patronyme, peut gagner de l'argent et s'occuper de ses parents âgés. Au contraire, la fille finira par quitter sa famille, au prix d'une dot pour le mariage. L'interruption volontaire de grossesse n'est pas illégale en Inde, mais un nombre limité d'hôpitaux ont le droit de la pratiquer. Montrée du doigt depuis des années, la puissance émergente asiatique a interdit en 1994 à ses médecins de révéler le sexe des foetus lors des échographies. Mais la pratique continue, dénoncent des milieux associatifs.